Il s’est plaint, mercredi passé, à la première session ordinaire de l’année, que les caisses de sa commune sont vides. Lui, c’est Kossi Aboka, le maire du Golfe 5. Le Secrétaire Général de la Préfecture du Golfe, Bernard Lébénè Djagbavi, présent à cette rencontre, lui a tacitement répondu.
« Je peux vous dire qu’à l’heure où je prends la parole ici, nous n’avons rien. Les caisses sont vides parce que la Covid-19 a mis à genoux toute notre économie et les communes également en souffrent aujourd’hui. Même le carburant pour nos véhicules, on n’en a pas (…) Les signaux sont au rouge, notre cagnotte est creuse, j’allais dire presque vide », se lamentait Kossi Aboka. La situation serait telle qu’il a « demandé au trésorier de ne plus payer les indemnités au maire, ses adjoints et aux présidents des différentes commissions », histoire de faire une petite économie et renflouer un tant soit peu les caisses. Une décision qui, nous revient-il, ne fait pas fait sourire au sein de cette mairie.
Ces propos du maire du Golfe 5 ont le tour des réseaux sociaux et lui ont valu quelques quolibets et railleries, ses capacités managériales remises en cause, pour quelqu’un qui a géré de longues années durant les délégations spéciales de la préfecture du Golfe et celles du Golfe et d’Agoènyivé réunies…
« Monsieur le maire, je voudrais vous inviter, pour l’occasion, à mettre en place une commission ad hoc et très rapidement, afin de penser les stratégies nécessaires à adopter pour cette année face aux deux années de Covid-19 qui nous ont envahis financièrement et physiquement, semant la terreur et la désolation dans nos familles. Cette commission ad hoc doit réfléchir sur ces aspects et trouver des stratégies de mobilisation de ressources», a convié le Secrétaire Général de la préfecture du Golfe, Bernard Djagbavi Lébénè, dans son intervention.
« Vous devez aussi, de temps à temps, vous revoir entre vous pour que vous puissiez écouter vos chefs division sur le travail qui a été effectué en deux mois ou à chaque fin afin de voir les problèmes qu’ils ont rencontrés et leur dire ce que vous pouvez faire pour les accompagner, sans oublier de suivre le personnel qu’ils ont également afin de pouvoir motiver les laborieux et inciter les autres à suivre leur pas », a poursuivi le représentant du préfet du Golfe à cette rencontre. « Si on a des agents qui (…) n’ont pas de poste ou sont sans responsabilité mais perçoivent leurs salaires à la fin du mois, ce n’est pas possible. Il faut que tout le monde soit occupé ; s’ils ne sont pas occupés, envoyez-les au recouvrement », a-t-il justifié.
D’aucuns voient à travers ces mots, des reproches insidieuses du SG de la préfecture du Golfe au maire de la commune du Golfe 5. Ses détracteurs surtout voient, à tort ou à raison, une reprise de volée et une leçon de morale. A chacun d’apprécier.