C’est lourd comme expression, et ça peut casser des tympans fragiles. D’aucuns diront même que c’est dissonant, ça crée une nuisance sonore grave. Mais l’essentiel, allons-y « en allant ».
On attendait les résultats le lundi à 20 heures. Mais à cause du décalage horaire, la cérémonie a été ramenée au dimanche 23 février à 22 heures. Ils ont été en fait proclamés par césarienne, au vu de la précipitation qui a entouré leur publication. Et l’inattendu se produisit.
Le « Messi » avait juste besoin de ce qu’il fallait pour passer au premier tour, soit 50 % des suffrages plus une seule voix. Mais par un très heureux alignement des planètes, il s’est retrouvé avec un score soviétique, 72,36 % des voix. Premier sans deuxième, comme on le dit trivialement. Avec la magie de Tchambakou Ayassor et les siens.
Ce record doit surprendre l’heureux élu même. Trop de viande ne gâte pas la sauce, doit-il se dire, et il ne boude pas sa joie, mais alors pas du tout. Il a même le sens de l’humour et envoie des piques à ses « adversaires malheureux », pendant qu’ils ruminent encore leur bérézina.
Ce score prouve que Faure Gnassingbé est comme le vin ; plus il vieillit (au pouvoir), plus il se bonifie. 60,15 % des suffrages en 2005, 60,92% en 2010, 58,77% en 2015, il se retrouve avec 72,36 % en 2020. Waouh ! A cette allure, il risque de tutoyer les 100 % de suffrages exprimés à la présidentielle de 2025.
Bon, au demeurant, allons-y. Le régime qui se fout des aspirations du peuple, la minorité qui détourne allégrement les ressources, l’opposition qui fait ce qu’elle sait faire, c’est-à-dire crier dans le désert, tout ce beau monde qui va à des élections cinq (05) ans plus tard, et les mêmes causes produisent les mêmes effets…Allons-y « en allant » !