Dakar a été, mercredi, la capitale du check-up de l’Etat de droit et des transitions démocratiques en Afrique. Organisée par le think-thank Africajom Center, cette rencontre qui a regroupé plusieurs acteurs de la société civile, se veut un exercice de réflexion collective sur les réponses appropriées à la crise de l’Etat de droit, de la démocratie, du suffrage universel, de la gouvernance et de la sécurité en Afrique, notamment de l’ouest.
A cette rencontre, les réflexions ont tourné autour de la crise de l’Etat de droit, des transitions démocratiques, de la démocratie, du suffrage universel et de la sécurité en Afrique de l’Ouest, de l’indépendance de la justice, de l’impuissance de l’institution parlementaire, entre autres. Il s’est agi de mieux comprendre la logique des dysfonctionnements, des dérives et de la panne démocratique qui créent malaises, tensions et parfois conflits armés, procéder à une évaluation des transitions démocratiques pour les repenser, créer un grand débat sur une reconceptualisation, la redéfinition et la réinvention de la démocratie en Afrique par les Africains, s’appuyant sur le contexte africain et mondial.
Le Togo était abondamment cité, identifié comme « le pays par excellence de l’influence négative qu’il a exercée pratiquement sur l’ensemble du continent africain dans la résistance à l’ouverture démocratique ». « C’est une espèce de dictature civile déguisée et le Chef de l’Etat qui contrôle toutes les institutions use de tours de passe-passe politico-juridiques pour éviter l’alternance. Les élections se passent toujours dans la défiance, les tensions et violences politiques avec des détenus politiques et souvent des morts », indiquent les organisateurs.
Quels mécanismes pour réguler, voire contrôler ou mettre un terme aux dérives d’une hyper-présidentialisation ? Comment renforcer le pouvoir des institutions de contrôle et de régulation politique et démocratique ? Quel rôle doit jouer l‘autorité judiciaire notamment les hautes juridictions constitutionnelles, le haut commandement militaire et également les juridictions pénales ? Comment encadrer le pouvoir de nomination du président de la République dans les fonctions où les enjeux et les risques peuvent être élevés ? Quelle redevabilité pour les présidents ? Ce sont autant de questions qui ont concentré les réflexions…
Evaluer les transitions démocratiques en crise pour les repenser, tel est l’objectif de ce brainstorming. Spécifiquement, il vise à apporter des réponses appropriées, collectives et consensuelles à la crise de l’Etat de droit, de la démocratie représentative, du suffrage universel et des droits humains, créer une plateforme régionale pro-démocratie pour engager, disséminer et organiser une réflexion collective et documentée des crises et des recommandations appropriées sur les modalités de leur mise en œuvre au plan régional, faire des propositions alternatives à l’hyper-présidentialisation du pouvoir, trouver une réponse définitive à la question du troisième mandat inconstitutionnel, redéfinir le rôle des institutions régionales de régulation et les cours de la justice constitutionnelle…