Le Fonds de solidarité pour la promotion des droits syndicaux, humains et le développement économique, social et culturel (FONDESC) poursuit sa campagne de sensibilisation et de d’information sur la lutte contre le détournement de fonds publics, la corruption et l’injustice sociale. Ce jeudi 11 août 2022 au Centre d’économie sociale et solidaire de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (CESS/FTBC) sis à Agoè-Ahonkpoè, ce sont des responsables syndicaux et autres acteurs de la société civile qui ont été entretenus sur la problématique autour d’un thème assez expressif : « Rôle et responsabilité des responsables syndicaux et de la société civile dans la lutte contre la corruption et l’injustice sociale pour une meilleure gouvernance ».
Les participants ont été entretenus sur deux (02) thématiques :« Rôle et responsabilité des responsables syndicaux et de la société civile dans la lutte contre la corruption et l’injustice sociale » et « Les conséquences de la corruption et de l’injustice sociale sur le développement économique ». Exposant la première thématique, Dr Emmanuel Sogadji, Président de la Ligue des consommateurs du Togo (LCT) a énuméré les types de corruption (petite, grande, selon la fréquence, le secteur, traditionnelle, occasionnelle…), ses causes, ses effets néfastes. « La corruption engendre la pauvreté, entrave le développement, fragilise le système judiciaire et politique. Elle dessert l’intérêt général, nuit à l’état de droit, engendre le gaspillage des ressources », a-t-il évoqué, ajoutant que « le silence et l’impunité encouragent la corruption ».
La communication sur le second sous-thème assurée par Dr Thomas Dodji Nettey Koumou, Président de l’Association Veille économique, avec des chiffres et statistiques de sources officielles et/ou crédibles, a permis de se rendre compte de la grande proportion de la gent féminine dans l’occurrence de la corruption au Togo rapportée par un rapport de la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA). « En analysant le rapport, nous avons constaté que les femmes togolaises sont perçues comme étant également des corruptrices au même titre que les hommes. Les catégories socioprofessionnelles ont révélé par exemple pour les riches que les femmes togolaises puissantes et riches sont plus corruptrices que les hommes togolais à 78 %. Ça nous a interpellé et nous avons estimé que lorsqu’un pays arrive à ce stade avec des femmes qui sont aussi globalement corruptrices à tous les niveaux que les hommes, le pays est en péril ».
Au terme de leurs exposés, les deux communicateurs ont suggéré des pistes d’actions ou stratégies pour lutter contre la corruption. Appropriation de la lutte contre la corruption par les responsables syndicaux et de la société civile, sensibilisation, formation des agents publics et des élus, mise en place des dispositions anti-corruption, dénonciation, rôle de lanceur d’alerte, appropriation de la lutte démocratique, inscription de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les programmes scolaires à la base, lobbyings pour l’effectivité des enquêtes de moralité avant nomination à certains postes, diffusion de spots de lutte contre la corruption, placement de la femme et de la jeune fille au centre de la lutte anti-corruption…ce sont là des pistes de solutions évoquées.
« Ce sont les femmes qui portent les enfants et éduquent. A partir de ce moment-là, il est très important de mettre l’emphase sur la lutte contre la corruption sur les jeunes filles et les femmes », a conseillé M. Koumou, et de relever, au sujet de la grande corruption : « Toute stratégie n’aura de succès que si et seulement si nous arrivons à faire accéder au sommet de l’Etat des hommes et des femmes d’exception qui sont irréprochables et incorruptibles. Ca faciliterait la mise en œuvre de toutes les stratégies qui puissent permettre d’éradiquer la corruption à grande échelle, les détournements de fonds publics ».
« On nous demande de jouer notre rôle », a déclaré le Secrétaire Exécutif du FONDESC, Ayao Gbandjou, s’adressant aux participants. Esquissant un petit bilan de cette campagne lancée depuis mars dernier par le FONDESC, il a fait état d’émissions sur les médias, de séances de sensibilisations de groupes cibles, entre autres, et d’annoncer d’autres activités imminentes. « Les droits socioéconomiques, humains et culturels sont inaliénables », a-t-il indiqué, pour mettre en exergue la légitimité de la lutte contre la corruption, les détournements de fonds publics et l’injustice sociale.