Les négociations entre les organisations de journalistes et celles des patrons de presse autour du projet de convention collective des journalistes et autres professionnels des médias, débutées le jeudi 10 mars dernier, étaient à leur 3e séance ce jeudi 17 mars 2022, au ministère de la Communication et des Médias. Une séance qui a permis aux deux parties de passer en revue les articles 24 à 35. Mais c’est autour de l’alinéa 3 de ce dernier article (35 nouveau) figurant au titre IV titré « Le contrat de travail » et au chapitre 1er intitulé « Conditions d’embauche et formation du contrat de travail », que les débats ont été très houleux.
« Pour tout poste à pourvoir, les entreprises de presse et d’information peuvent recourir aux services de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) ou des bureaux de placement privés ayant reçu l’agrément des autorités administratives. Elles peuvent également procéder à l’embauche directe, conformément à la législation et à la réglementation en vigueur. A cet égard, elles s’efforceront d’abord de trouver parmi les journalistes et professionnels des médias momentanément privés d’emploi ou travaillant de manière occasionnelle, ou parmi ceux qui ont reçu une formation dans les établissements reconnus par la profession, la personne la plus apte à occuper le poste disponible », indique cet article 35 nouveau (36 dans la version originelle).
Cette formulation a rencontré la fronde des patrons de presse qui réclament leur liberté de recruter qui ils veulent dans leur entreprise. Ce que les représentants des journalistes employés aussi n’ont pas voulu entendre de cette oreille. A en croire les indiscrétions, c’est pour régler une pratique des patrons nuisible aux journalistes ayant acquis de l’expérience que cette formulation a été introduite. « En réalité les patrons devraient privilégier les journalistes ayant fait l’expérience du métier. Mais sachant que cela a un prix, ils préfèrent engager des jeunes sous le statut de stagiaires et ainsi payer moins. C’est une ruse qui nuit aux journalistes qui ont accumulé des années d’expériences, maitrisent le métier et devant donc être privilégiés lors des recrutements», confie une source dans le rang des journalistes.
Le débat et les tensions autour de ce point ont duré une bonne quarantaine de minutes. A un moment donné, les patrons ont demandé et obtenu une concertation de trois (03) minutes entre eux. Mais cette pause stratégique n’a pas suffi pour que les deux parties s’entendent à la reprise. Devant le blocage et le dialogue de sourd manifeste, les employeurs ont requis une suspension formelle, disent-ils, pour « aller consulter la base ». C’est ainsi que les travaux du jour ont pris fin aux encablures de 14 h. La prochaine séance, c’est ce vendredi 18 mars. Les positions vont-elles évoluer ? C’est wait and see.