« Tout le monde est coupable » – titre d’une chanson empruntée à Afia Mala – de la corruption, des détournements et des injustices sociales au Togo? C’est ce qu’a laissé en tout cas entendre le Secrétaire Exécutif du Fonds de solidarité pour la promotion des droits syndicaux, humains et le développement économique, social et culturel (FONDESC), au sujet de l’occurrence de ces fléaux qui constituent « un goulot d’étranglement pour l’économie nationale et le développement du pays».
« Nous sommes tous quelque part coupables des détournements à un niveau donné, de la corruption et de l’injustice sociale », a déclaré Ayao Gbandjou. Et de s’expliquer : « Lorsque je vois de l’injustice sociale et que je ne réagis pas, je ne dénonce pas, c’est que je contribue, d’une manière ou d’une autre, à sa promotion (…) Lorsque je constate qu’il y a de la corruption quelque part et je ne fais pas d’effort pour y mettre fin, alors je la promeus indirectement. C’est notre argent, notre patrimoine commun, nous ne pouvons pas permettre qu’une minorité puisse d’une manière ou d’une autre accaparer ces fonds, comme l’a dit le Chef de l’Etat lui-même ».
Le FONDESC, en rappel, lançait le 23 mars dernier une campagne de lutte contre le détournement des fonds publics, la corruption et l’injustice sociale au Togo. « Il est essentiel de lancer cette campagne pour sensibiliser les citoyens, les journalistes et les acteurs de la vie socioéconomique, notamment les représentants des organisations syndicales, les CDQ et autres, attirer leur attention sur le danger, ce que ces fonds détournés en lien avec la corruption peuvent faire comme bien sur la vie socioéconomique de chaque citoyen et surtout inciter les autorités à traduire les auteurs de ces actes devant les tribunaux », a confié le SG du FONDESC, revenant sur le bien-fondé de l’initiative. Il s’agit de « faire aussi que la lutte contre les détournements ne soit pas seulement une lutte des autorités (…) Ça doit être une lutte de tout le monde ».
Ayao Gbandjou est outré par le deux poids deux mesures manifeste au Togo sur le terrain de l’injustice sociale. « On ne peut pas comprendre que des criminels de sang circulent librement, de même que ceux qui commettent des crimes économiques, mais qu’on puisse tout de suite, dans le cadre d’un mouvement de mécontentement des élèves, rapidement arrêter des enseignants et les déposer en prison ».
La campagne du FONDESC a vu les premiers responsables organiser des émissions de sensibilisation et mener des actions de terrain. Mais quelles sont les actions futures ? «La campagne continue sur les médias. Nous avons déjà animé une série d’émissions et sur le terrain en sensibilisant les gens de porte-à-porte, en petits groupes pour leur expliquer l’importance de cette campagne (…) Nous continuerons les réunions avec des groupes organisés au niveau des syndicats, des CDQ pour sensibiliser et informer les gens », a laissé entendre son Secrétaire Exécutif».