A l’occasion de la journée mondiale de la démocratie demain vendredi 15 septembre, Tournons La Page organise un grand concert pour la démocratie ce jeudi à l’espace Niemayer à Paris. Parmi les artistes annoncés, Didier Awadi du Sénégal, Meiway de la Côte d’Ivoire, Elom 20ce du Togo et autres du Collectif d’artistes panafricains (CAP). Le message principal, « limitons les mandats ».
Pourquoi la capitale française ? Selon les organisateurs, ce choix a été fait afin de « permettre d’être en communion avec les diasporas qui se battent sans relâche pour la liberté et la dignité des peuples d’Afrique », à en croire une déclaration liminaire rendue publique au terme d’une conférence de presse animée ce jour par TLP. Mais l’organisation n’a pas été une sinécure. Plusieurs artistes invités n’ont pas pu faire le déplacement de Paris en raison des lourdeurs administratives pour l’obtention de visa. C’est le cas de Nourrath la Deboslam du Niger, Lyne de Mots de Côte d’Ivoire ou encore de Papy Kerro de la RDC. Des délégations du Togo et du Sénégal se seraient également vu refuser le visa.
Qu’à cela ne tienne, les artistes présents entendent chanter la démocratie, la paix, la justice, la limitation des mandats en Afrique pour mettre fin à cette image que renvoie le continent au reste du monde : l’Afrique, terre des présidents à vie ou l’Afrique, terre des coups d’État. La chanson «Limitons les mandats » concoctée par les artistes membres du CAP est un cri du cœur témoignant de cette volonté de bâtir ensemble une autre Afrique, un continent riche de ses ressources et de ses peuples, dirigé par des femmes et des hommes épris de justice et ayant un sens aigu du bien commun.
C’est un concert pareil qui devrait avoir lieu le 15 septembre 2022 à Dakar, au Sénégal. Mais il fut interdit la veille par la Préfecture de Dakar, sous prétexte de « risque de trouble à l’ordre public » au moment où Macky Sall était tenté par l’envie de candidater à un 3e mandat.
« Nous sommes convaincus qu’ensemble, nous parviendrons à intensifier notre message à l’endroit de la CEDEAO et de l’Union africaine, afin que des réformes profondes soient effectuées pour améliorer la gouvernance et mettre fin à l’hégémonie destructrice des pouvoirs autoritaires. La CEDEAO doit se réformer pour redorer son blason », indique Tournons La Page.
Dans le cadre de la célébration de cette journée, c’est une série d’activités qui sont prévues dont des ateliers sur les thèmes « Repenser la démocratie au Sahel », « Limitation des mandats et alternance démocratique en Afrique : enjeux et défis » tenus ce jour à Paris et « Les multinationales européennes : alliées ou adversaires de la démocratie en Afrique ? » prévu le mardi 19 septembre prochain à Lyon.