Du noir tous les vendredis dans les marchés, les rues, les églises, les maisons et les lieux de travail au Togo et dans la diaspora jusqu’aux prochaines consultations électorales. C’est en tout cas l’appel lancé, ce mercredi à la Maison de la Santé, par les responsables de l’initiative citoyenne Femmes Pyramide, suite logique de la précédente action similaire dénommée Togo en noir observée en juillet 2021. Il s’agit, à les en croire, d’« exprimer le ras-le-bol et dénoncer la vie chère, la pauvreté, la mauvaise gouvernance »…
« Trop c’est trop ! Notre quotidien est meublé par la faim, la maladie, la misère, le suicide, la dépravation des mœurs et la mort (…) Alors qu’on espérait que le gouvernement, sous l’influence des femmes ministres prendrait des mesures pour soulager nos peines, il procède à l’augmentation du prix à la pompe de l’essence, des frais de péage et du coût de l’électricité. Il accélère la pression fiscale sur les marchés, les petites et moyennes entreprises, provoquant ainsi le marasme économique, l’inflation, la flambée des prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité », déplorent ces dames, dans une déclaration liminaire présentée par Yvette Emenefa Eklou.
« Les Togolais sont frappés de plein fouet par la famine, la maladie, abandonnés à eux-mêmes dans la misère au couperet du suicide et sont tenus en laisse par une répression policière et judiciaire systématique et sanglante dans un espace judiciaire instrumentalisé et aux ordres », ont-elles fustigé.
C’était l’occasion pour les Femmes Pyramide, de dénoncer les maltraitances faites aux femmes dont les violences exercées sur dame Tina au marché d’Adidogome-Assiyéyé pour une taxe de 500 F non payée, les maltraitances infligées à la maman de l’activiste Fovi Katakou obligée par les agents des forces de l’ordre venus arrêter son fils, de faire ses besoins dans un plastique et devant eux, le sort dramatique d’Ornella Laine décédé en couche en novembre dernier, les harcèlements sexuels subis par les femmes en milieu-hospitalo-universitaire, entre autres.
Au-delà de dénoncer ces situations précitées, ce port du noir tous les vendredis vise aussi à réclamer la satisfaction de sept (07) revendications en lien avec elles. Il s’agit de : la suppression de toutes les augmentations de prix sur l’essence, le péage et l’électricité ; la dépréciation fiscale dans les marchés et sur les produits de première nécessité ; la prise de mesures sociales d’urgence au profit des femmes et des couches vulnérables ; la prise de mesures urgentes pour la prise en charge gratuite de tous les malades ; la prise de mesures urgentes contre la faim et pour la baisse immédiate des prix des denrées de première nécessité ; l’augmentation du salaire minimum garanti (SMIG) à 50 000 FCFA au moins et la création des emplois au profit des jeunes ; la cessation immédiate du harcèlement et de la répression des forces de l’ordre dans le pays et la libération sans condition de Leyla Nambéa, mère de trois filles, arrêtée le 18 décembre 2019, des enseignants du SET et des élèves arbitrairement arrêtés et jetés en prison suite à la grève pour réclamer l’amélioration des conditions de travail et de vie des enseignants togolais.
L’initiative a été unanimement saluée par les représentants des partis politiques, organisations de la société civile et de défense des droits de l’Homme à cette rencontre et ces derniers ont été appelés à la mobilisation générale. « Le temps de la mobilisation de toutes les forces démocratiques a sonné pour sauver le vivre-ensemble sur la Terre de nos aïeux et réaliser le rêve des pères de l’indépendance qui est de faire du Togo l’or de l’humanité, c’est-à-dire un Togo libre et démocratique, un peuple solidaire, uni et prospère », ont exhorté les Femmes Pyramide.
Femmes Pyramide propose également la création d’une initiative citoyenne contre la faim au Togo. L’objectif, ont-elles relevé, c’est pour qu’aucun Togolais ne meurt de faim sur la Terre de nos aïeux ou en péril en prison.