Elle fait partie des ingrédients fréquemment utilisés dans la cuisine. La plupart des tomates concentrées en boite sur le marché contiennent pourtant du plomb de trop, ce qui représente des risques de santé pour les consommateurs. L’alerte a été sonnée jeudi dernier par l’Association togolaise des consommateurs (ATC) et l’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADEL) et ce, à l’issue d’analyses réalisées en collaboration avec l’Institut togolais de recherche agronomique (ITRA).
L’étude a porté sur seize (16) échantillons prélevés sur dix (19) marques de tomates concentrées commercialisées sur le marché et donc consommées. Il s’agit de Shalom, Glory, Crystal, Farida, Jamila, Leya, Toro, Aicha, Roco, 5 Star, Happy, Mousso Mousso, Top Saho 1, Top Saho 2 et Gaia et Bonjourne. Si leur teneur en matières sèches et en pH est satisfaisante, c’est celle en plomb qui pose problème.
« Cela doit interpeller nos autorités (…) Lorsque nous voulons promouvoir les produits locaux, on ne peut pas accepter que les produits importés arrivent à bas prix et concurrencent de façon déloyale nos produits locaux. En plus, ils détériorent notre santé », a pesté Tata Amétoenyenou, Coordonnateur de l’OADEL
Selon les résultats présentés à la presse par l’ATC et l’OADEL, au cours d’une conférence de presse conjointe, dans le cadre de la 2e édition du mois du « consommer local » (octobre) décrété par le gouvernement, 62.5 % des échantillons présentent des valeurs largement supérieures au seuil à ne pas dépasser et seuls six (06) marques de tomate respectent les normes en la matière.
Cette situation n’est pas sans conséquences sur la santé des consommateurs. A fortes doses, relèvent les deux organisations, le plomb peut être responsable des pathologies comme les encéphalopathies (affection du cerveau, d’origine toxique ou liée à une dégénérescence), les neuropathies (problème relié aux nerfs) et même entrainer des décès.
Cette teneur excessive en plomb peut également induire des effets sur la pression artérielle, des troubles digestifs, des douleurs abdominales, agir sur la fonction rénale et la reproduction chez l’adulte ainsi que sur le développement de l’enfant. Il affecte par ailleurs le système nerveux central chez l’enfant, même à des faibles doses, entre autres risques.
A en croire Léon Agboka, représentant l’ATC, des recommandations ont été formulées à l’endroit des autorités dont l’exigence de certificat de salubrité délivré par l’ITRA, le retrait sur le marché des tomates incriminées, le contrôle systématique de qualité sur les denrées alimentaires, la consommation des tomates naturelles locales, entre autres.