La gestion des fonds est problématique pour les acteurs/actrices de l’économie informelle et la protection sociale leur semble généralement inaccessible. Conscient de ces réalités, le Comité technique intersyndical de l’économie informelle du Togo (CTIEI) organise, depuis ce mercredi et durant deux jours à l’Hôtel Concorde à Lomé, un atelier de formation à l’endroit d’une bonne centaine de femmes sur la protection sociale et la comptabilité simplifiée pour la maitrise des revenus.
« Les travailleurs de l’économie, notamment ceux qui travaillent dans la couture, la coiffure, le commerce, l’agriculture, etc. sont généralement exclus des mesures de sécurité sociale. Devant la vieillesse ou la maladie, ces travailleurs restent impuissants et tombent dans une situation de désolation extrême », a dépeint Mme Ndeye Coumba Diop, Directrice de l’Organisation internationale du travail (OIT) basée à Abidjan. Et d’ajouter que « l’un des défis majeurs de l’extension effective de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle reste la maitrise de leur capacité contributive » qui « passe par la maitrise de son revenu ».
L’initiative de cette formation, rendue possible grâce à l’appui du Bureau international du travail (BIT), à en croire Mme Angèle Aziabou, Présidente du CTIEI, se justifie par le fait que les acteurs de l’économie informelle ne sont pas suffisamment informés des opportunités de protection sociale offertes par le gouvernement. D’où la nécessité de les informer, former et sensibiliser pour leur en faciliter l’accès. La formation à la comptabilité simplifiée, basique, croit-elle fermement, devrait leur permettre d’être « autonomes dans leur gestion».
« Ces femmes ont besoin de maitriser leurs revenus pour pouvoir avoir une capacité contributive pour leur sécurité sociale (…) Il faudrait leur permettre de gérer de façon rationnelle, dégager le montant à cotiser pour leur protection sociale », a renchéri Kera Hodabalo, chargé de projets au CTIEI.
Contribuer à l’extension effective de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle en faisant la promotion de la culture de la protection sociale dans les communautés à la base, tel est l’objectif principal de cette activité qui vise, spécifiquement, à outiller les femmes de l’économie informelle sur la protection sociale et son extension, la comptabilité simplifiée pour la maitrise des revenus et identifier leurs préoccupations et proposer des recommandations.
Les participantes sont des couturières, coiffeuses, revendeuses, mais également des responsables de la CTIEI. Elles seront outillées notamment, durant les deux jours, sur la protection sociale et son extension aux travailleurs de l’économie informelle, l’éducation financière et soumises à des exercices sur la comptabilité simplifiée. Des travaux en commissions seront menés sur les préoccupations liées à l’extension de la sécurité sociale et il sera formulé des recommandations au terme des travaux.