EIFFAGE veut avoir des employés sains et saufs, à 100 % de leurs moyens et ainsi tirer d’eux le maximum de performances. A cette fin, il a été organisé ce vendredi 28 avril, journée mondiale commémorative des victimes d’accidents et de maladies du travail, au siège de l’entreprise sis dans la zone portuaire une séance de sensibilisation sur la problématique de la sécurité-santé sur le lieu de travail. Initiative conjointe de la Direction et de la section syndicale locale, il s’est agi d’outiller les travailleurs sur cette problématique d’ailleurs chère au groupe.
« EIFFAGE a des standards en France et à l’international, notamment une politique zéro accident. Et pour l’atteindre, il faut plus que mettre en place des barrières physiques ou des équipements (de protection, Ndlr) ; il faut avoir l’adhésion des ouvriers, les former (…) Les travailleurs, on les forme, et ce qui nous importe, c’est de les avoir à 100 % de leurs moyens et du temps de travail, les 40 heures par semaine», a avancé Florent Guilliet, Directeur de l’Agence Togo, pour justifier l’organisation de cette rencontre de sensibilisation. Et d’ajouter, conscient des pertes que représente pour l’entreprise un employé blessé au travail : « Un employé blessé ou qui arrête le travail pour blessure, ça coûte cher à l’entreprise parce que déjà dans notre convention, on paie les salaires des employés quand ils sont blessés et (restent) chez eux ».
Les employés, la soixante, ont été entretenus notamment sur deux Conventions fondamentales de l’Organisation international du travail (OIT), la 155 dédiée aux conditions de sécurité-santé sur le lieu de travail en général et la 167 consacrée spécialement au secteur de la construction et connexes. Et ce, par deux personnes ressources, Yao Koussodji, inspecteur du travail et Ayao Gbandjou, Secrétaire Général de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (FTBC) et formateur syndical.
Dans son exposé de la première Convention, la 155, Yao Koussodji a mis en exergue, entre autres aspects, les responsabilités de chaque partie prenante, notamment l’Etat, les employeurs, les travailleurs, le rôle des entreprises de fabrication des matériels, outils, substances et autres mis en commercialisation. « Les entreprises ont la lourde responsabilité de garantir de façon optimale les conditions de sécurité et de santé au travail pour leurs employés. A ce titre, elles ont l’obligation de mettre à la disposition des travailleurs des équipements de protection individuels ou collectifs et de veiller surtout à ce que ces équipements soient portés par les travailleurs (…) Les travailleurs ont aussi la responsabilité de mettre en œuvre toutes les conditions qui ont été créées pour garantir leur propres sécurité et santé sur les lieux du travail », a-t-il déclaré.
Cette Convention érigée au titre des droits fondamentaux depuis la dernière Conférence internationale du travail et s’imposant à tous les Etats, y compris ceux qui ne l’auront pas ratifiée et portant à dix (10), avec la 187, les Conventions fondamentales de l’OIT, a-t-il fait savoir, concède un droit spécial aux travailleurs, celui de refuser d’exécuter une tâche comportant des risques énormes de sécurité et de santé mettant en danger sa vie. « Le droit fondamental résultant de cette Convention, c’est qu’elle consacre le droit de retrait consistant au travailleur, lorsqu’il se trouve face à un danger imminent et grave qui peut nuire à sa sécurité et à sa santé au travail, de se retirer de cette situation si rien n’est fait pour garantir un système de sécurité », a indiqué l’inspecteur du travail.
Dans les mêmes veines, Ayao Gbandjou a insisté sur les articles 6 et 10 de la Convention 167 statuant sur la contribution du travailleur à la préservation de l’assurance sécurité-santé sur les lieux du travail. « Ces deux articles demandent aux travailleurs de s’impliquer, d’apporter leurs contributions pour promouvoir la sécurité-santé sur les lieux du travail », mais aussi évoquent « les dispositions qu’il faut prendre en matière de sécurité-santé dans les travaux de coffrage, de charpente, de construction, de ponts et autres, bref les endroits où il y a beaucoup de risques, les dispositions à prendre », a souligné le SG de la FTBC,
Le message semble passer chez les employés, à s’en tenir aux propos de Mme Edwige Ohounfodji, responsables des achats à EIFFAGE Togo. «La sécurité et la santé des travailleurs sont primordiales, ce sont des choses à ne pas négliger, surtout à EIFFAGE qui est une entreprise de construction. Les ouvriers ont retenu eux-mêmes qu’il faut vraiment prendre soin de soi au service et signaler tout ce qui n’est pas en conformité avec leur sécurité sur le lieu de travail », a-t-elle confié, évoquant à titre d’illustration le cas d’un employeur chauffeur appelé à signaler la défaillance du frein du véhicule de service qu’il conduit, au risque de mettre en danger sa propre vie et celle des autres…
Cette séance de sensibilisation entre dans le cadre des activités commémoratives de la journée du travail célébrée le lundi 1er mai prochain et permet au Groupe EIFFAGE, au-delà de booster les performances des travailleurs, de sauvegarder son image de marque. « On est en pointe sur les sujets d’hygiène, sécurité au travail, on veut y rester et améliorer les conditions par rapport à nos employées. Ça permet d’avoir aussi les meilleurs employés parce qu’ils préfèrent travailler avec nous. On sait que c’est ce qui nous démarque de certaines entreprises », s’est félicité Florent Guilliet.