Officiellement interdites d’activités depuis le 29 mars 2021, les nombreuses sociétés de trading ne sont pas parvenues à payer leurs adhérents. La Coalition Lidaw, sollicitée par les victimes, est montée au créneau, en leur compagnie, pour dénoncer une escroquerie notoire des populations par les promoteurs, mais également une complicité tant passive qu’active des autorités et exiger réparation. C’était ce matin, par le biais d’une conférence de presse au centre communautaire de Tokoin.
Après le communiqué du ministre de l’Economie et des Finances en date du 29 mars 2021 interdisant officiellement les activités de ces sociétés de trading, les autorités devraient automatiquement «prendre des mesures coercitives de manière à ce que les fonds collectés soient séquestrés et les malfrats, ceux qui sont initiateurs, promoteurs de ces sociétés illégales puissent être arrêtés de manière préventive », mais cela « n’a pas été fait », fustige Dodji Nettey Koumou, le Président de la Coalition Lidaw. Et de dénoncer une complicité tant passive qu’active des gouvernants, tout en se réservant de parler pour l’instant d’incompétence.
En termes de complicité passive, la Coalition Lidaw et les victimes reprochent aux autorités d’avoir laissé s’installer depuis 2020 ces sociétés et mener des activités qu’elles savaient illégales et ne les interdire qu’en fin mars 2021. Pour illustrer la complicité active, ils soulignent le refus délibéré, dès l’interdiction, de procéder à l’arrestation des malfrats (sic) et de mettre sous scellés les fonds illégalement collectés ou extorqués aux honnêtes citoyens, en vue de leur remboursement aux victimes. Comme pour apporter de l’eau à leur moulin, ce n’est qu’en septembre 2021 qu’il a été procédé aux premières arrestations, soit six (06) mois après la sortie du communiqué officiel portant interdiction. De plus, de nombreuses institutions et autorités appelées au secours par les victimes n’ont guère donné de suite aux sollicitations.
Dans les réactions des victimes ce matin, revenait une accusation : le fait que des autorités se soient acoquinées avec les responsables de certaines de ces sociétés, ce qui a donné un air d’adoubement et de crédibilité à ces activités et donc confiance au commun des Togolais. Elles faisaient notamment allusion à la 2e Vice-présidente de l’Assemblée nationale Mme Ibrahima Meimounatou, qui s’est affichée aux côtes des responsables de CACESPIC-IF, mais également aux activités menées par le responsable de J-Global Ghislain Awaga avec le gouvernement dont le fameux projet agroalimentaire à Notsè. Et les victimes étaient toutes inconsolables. Certaines avaient la gorge nouée et étaient au bord des larmes, au regard des peines endurées, redoutant de se faire arrêter car ayant fait des prêts pour investir dans ces sociétés fermées.
Comme issue, la Coalition Lidaw invite les autorités à « prendre contact avec les victimes très rapidement et à négocier avec elles pour qu’elles puissent savoir de quelle manière elles vont être remboursées », prenant au mot le ministre de l’Economie et des Finances qui, dans son communiqué du 29 mars 2021, appelait lesdites sociétés de trading au remboursement des victimes sous peine de poursuite pénale. « Aujourd’hui le remboursement n’est pas fait, donc nous ne comprenons pas pourquoi à ce jour, les autorités ne prennent pas la mesure du drame », déplore Thomas Koumou, et de convier le gouvernement à « prendre le taureau par les cornes ».