La campagne électorale qui a débuté depuis le 6 février, touche presqu’à sa fin. Et pour le financement de la campagne, l’Etat a prévu une contribution financière pour tous les candidats. C’était en conseil des ministres du jeudi 5 décembre 2019. Mais à 72 heures du terme de son terme, les fonds ne sont pas débloqués et mis à la disposition des candidats.
« A ce jour, aucun fonds n’a été débloqué pour le financement de la campagne, comme le prévoit la loi (…) », a tweeté Jean-Pierre Fabre ce samedi 15 février 2020. Le candidat de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) n’a pas manqué de dénoncer par la même occasion l’utilisation, pendant ce temps, des « moyens et fonds de l’Etat pour sa campagne » par le régime et son porte-flambeau.
Le financement public des partis politiques et la contribution financière de l’Etat à la campagne électorale des candidats à l’élection présidentielle, faut-il le rappeler, tirent leur raison d’être de la loi n° 2013-013 du 7 juin 2013 à ses articles 1er disposant que « L’Etat alloue une aide pour le financement des activités des partis et regroupements de partis politiques» et 10 qui stipule que « L’Etat contribue au financement des campagnes électorales des partis et regroupements de partis politiques ainsi que des candidats ou listes de candidats dans le cadre des élections législatives et présidentielles. Le montant de cette contribution est inscrit dans la loi de finances de l’année de l’élection visée. S’il n’a pas été prévu dans la loi de finances de l’exercice en cours, ce montant est fixé par décret en Conseil des ministres».
Pour la présidentielle du 22 février, un décret a été pris en conseil des ministres le 5 décembre 2019 et c’est un montant de cinq cent millions (500 000 000) de FCFA qui a été fixé au titre de cette contribution de l’Etat, réparti comme suit : « 60% du montant sont répartis à égalité entre tous les candidats ; 40% du montant de la contribution financée par l’Etat sont répartis proportionnellement aux suffrages obtenus entre les candidats ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés ». En l’espèce, c’est une somme de trois cent millions (300 000 000) que les sept (07) candidats retenus par la Cour constitutionnelle devraient se partager et chacun devrait s’en sortir avec près de quarante-trois millions (43 000 000) FCFA. Le montant de l’aide de l’Etat, selon le décret, tient compte de l’organisation de la campagne électorale pour les deux (2) tours par les candidats à l’élection présidentielle et est fonction du nombre de candidats retenus par la Cour constitutionnelle.