« Coalition Lidaw ». C’est le tout nouveau regroupement des organisations de la société civile togolaise porté sur les fonts baptismaux. Devant la presse ce mardi 11 octobre 2022, la Coalition a procédé au lancement de ses activités, dévoilé ses objectifs et formulé des « préoccupations » à l’endroit des gouvernants en vue d’une amélioration de la situation socioéconomique du pays.
Composée d’un parterre d’organisations de la société civile togolaise, la Coalition Lidaw (espoir en français) a été créée pour plusieurs raisons, notamment à cause de la mauvaise gouvernance et de la situation socioéconomique désastreuse que traverse actuellement le pays. Elle se donne pour mission de favoriser la « réalisation de l’alternance au Togo », avec une alternative sociopolitique et économique à même de permettre une transformation structurelle du pays.
« Il nous faut changer de stratégie, il nous faut changer de trajectoire dans le cadre de la défense des intérêts de nos compatriotes. La gouvernance au Togo, sur les dix-sept dernières années (2005 – 2022), n’a apporté aucune transformation structurelle de taille dans la vie des Togolais. Sur le plan politique, le pays est régenté par le même système installé depuis 1967. Et puisque la société civile critique n’a jamais été prise en compte, nous avons décidé de former une coalition pour pouvoir peser davantage sur les politiques publiques des gouvernants », a indiqué Thomas Dodji Nettey Koumou, Coordinateur de la Coalition Lidaw.
Dans son mémorandum, la Coalition a adressé à l’attention du chef de l’Etat Faure Gnassingbé, ses « dix premières préoccupations » dont la mise en œuvre est susceptible de concourir à l’amélioration des conditions de vie des Togolais.
Elle demande notamment la réduction de la taille du gouvernement actuel, qui devrait passer à vingt (20) départements ministériels dans le cadre de l’élaboration et du vote du budget 2023, l’optimisation des allocations budgétaires pour 2023, le soutien total de la Coalition Lidaw aux femmes vendeuses de tomates en gros, dans le cadre du différend qui les oppose à l’EPAM, la modernisation des grands marchés du Togo, la modernisation des structures sociales de l’armée avec la construction de deux hôpitaux militaires modernes et bien équipés, l’amélioration de l’offre médicale actuelle avec l’acquisition de scanners et d’IRM dans les trois CHU dans un délai maximum de un an, la gratuité intégrale de l’école avec la valorisation du métier d’ enseignant, l’augmentation du budget de subvention du gaz, du pétrole et de l’engrais dans le budget de 2023, le réexamen de la concession du Port Autonome de Lomé suite à la mise en examen du Groupe Bolloré et de ses dirigeants et la redistribution équitable des revenus issus de l’exploitation des gisements miniers du Togo.
« La Coalition Lidaw n’aura rien à avoir avec les autres coalitions que nous avons connues jusqu’ici au Togo. Notre pays se trouve à la croisée des chemins. La cherté de la vie et la faiblesse du niveau du pouvoir d’achat sont en train de provoquer l’aggravation de la pauvreté dans le pays. La situation de quasi insoutenabilité de la dette publique, le bradage des actifs du pays, l’accentuation des dérives dans le foncier, l’installation du népotisme au sommet de l’Etat, la faiblesse de notre agriculture, l’absence de contrôle sur la gestion des gisements miniers du pays, l’aggravation de la déliquescence des mœurs et de la morale dans le pays, l’absence d’un réel contrepouvoir parlementaire sont autant d’éléments qui fondent le changement de trajectoire que va opérer la Coalition Lidaw. Et nous nous donnons les moyens de notre politique pour atteindre ces objectifs », a conclu Thomas Dodji Nettey Koumou.