Alpha Condé (photo) le désirait fortement afin de tripatouiller la Constitution de la Guinée et s’ouvrir les portes du 3e mandat ; il est en train de parvenir à ses fins. Par décret présidentiel pris mardi 4 février, le Président guinéen a fait d’une pierre deux coups, en repoussant les élections législatives au 1er mars et en les couplant avec le référendum tant rêvé.
Préalablement fixées au 16 février prochain, les législatives sont repoussées au 1er mars, par un décret présidentiel lu mardi à la télévision nationale. Le mandat des députés actuels, faut-il le rappeler, a expiré depuis un bon moment. L’opposition soupçonnait déjà Alpha Condé de vouloir repousser ce scrutin et le coupler avec son référendum constitutionnel. Le Chef de l’Etat a apporté de l’eau à leur moulin, en fixant cette consultation référendaire à cette même date du 1er mars.
« J’ai annoncé ce soir ma décision de fixer le référendum constitutionnel au dimanche 1er mars 2020, il sera ainsi couplé aux élections législatives. J’invite tous les Guinéens à prendre part à ce temps fort de notre démocratie », a tweeté hier Alpha Condé.
En rappel, le Président guinéen arrive au terme de son second mandat consécutif au pouvoir censé être le tout dernier, mais manœuvrait depuis plusieurs mois pour organiser un référendum constitutionnel annoncé depuis le 19 décembre 2019, sauter le verrou de la limitation du mandat et ainsi s’offrir la possibilité de candidater à la prochaine présidentielle.
Ses desseins « démocraticides » ont suscité le courroux du peuple guinéen qui est descendu dans la rue à travers des manifestations de masse à Conakry et dans toute la Guinée. Mais Alpha Condé semble multiplier par zéro les aspirations de ses compatriotes.