L’insertion des non-voyants dans la société tient à cœur à l’Association des personnes handicapées visuelles pour la contribution au développement (AHVCD). Elle a ainsi organisé, vendredi 14 octobre dernier au Lycée moderne d’Adidogomé 1, une séance de sensibilisation à l’endroit des élèves. En présence du Proviseur, Adjende Akaa et d’un représentant de la Fédération togolaise des associations de personnes handicapées (FETAPH), Affo-Waloh Soli. Il s’est surtout agi d’inculquer aux apprenants les bonnes manières à observer vis-à-vis des déficients visuels.
« Nous avons besoin de sensibiliser ce monde pour qu’il puisse être collaborateur des personnes handicapées visuelles inscrites dans les différents établissements», a justifié Emmanuel Aziakesse, le Vice-président de l’AHVCD qui a entretenu l’assistance d’élèves et d’enseignants sur l’historique de la canne blanche, mais surtout les comportements idoines à l’endroit des non-voyants. « Avec la canne blanche, une personne handicapée visuelle peut se déplacer, aller et revenir sans solliciter l’aide d’une tierce personne », a-t-il déclaré. Le représentant de la FETAPH, Affo-Waloh Soli voit en l’utilisation de la canne un effort du mal ou non-voyant pour sortir du handicap, raison suffisante de l’aider.
Emmanuel Aziakesse en est convaincu, « lorsqu’on parle de la cécité, c’est une épée de Damoclès au-dessus de tous » car « nul ne sait demain, même dans 5 min, 30 min, ce qui peut se passer». Et d’appeler les élèves et la société en général à être compatissants à l’égard des personnes déficientes visuelles. Il croit d’ailleurs qu’au-delà de la cécité « c’est la société qui fait [d’elles] des personnes handicapées », et « si elle change de regard, de mentalité sur la personne handicapée visuelle, [elle] cessera d’en être une » malgré cette déficience visuelle.
En termes d’attitudes, le Vice-président de l’AHVCD exhorte les élèves à porter assistance aux personnes handicapées visuelles, la société à « changer de regard, d’attitude, éviter de développer des préjugés » à leur endroit. « Que voulez-vous qu’on fasse pour vous ? », leur a-t-il demandé de poser comme question aux personnes handicapées visuelles, afin de les aider à contourner des obstacles, traverser la route, bref les assister. Une société plus égalitaire, plus inclusive et accessible à tous et où ils participeront à toutes les facettes de la vie communautaire, c’est le vœu ardent de l’Association dirigée par Apollinaire Messangan Koffi, présent à cette rencontre.
La séance s’est déroulée dans une ambiance musicale entretenue par l’orchestre Happy Brothers, l’un des piliers de l’AHVCD, à laquelle ont assez bien participé les élèves en accompagnant les prestations musicales de danse et participant activement au jeu de questions-réponses doté de prix (casquettes, t-shirts et autres gadgets à l’effigie de l’Association).
Cette séance de sensibilisation sur l’insertion sociale des personnes handicapées visuelles et particulièrement des enfants en situation avec un accent particulier sur l’accueil à leur réserver au sein des classes ordinaires est organisée dans le cadre de la journée mondiale de la canne blanche observée le 15 octobre de chaque année, mais fait également partie des festivités les 25 ans d’existence de l’AHVCD.
Créée depuis 1985 à Tsévié, l’Association qui a son siège à Adidogomé Sokpèkopé, a pour objectif de lutter pour la défense des droits de ses membres, apporter des solutions globales et adaptées aux problèmes des personnes handicapées visuelles et s’investir pour leur autonomie financière.