Les insultes et les dénigrements dont est victime l’opposition de la part de certains Togolais, transformés à l’occasion en politologues avertis, rebute Me Dodji Apevon. Le Président des Forces démocratiques pour la République (FDR) a crié son ras-le-bol, dans son discours de clôture du conseil national de son parti samedi dernier. Extrait de son discours de clôture de la rencontre.
« Depuis la proclamation des résultats, les FDR se sont volontairement éclipsées pour laisser la paternité des initiatives aux partis qui ont participé aux élections.
Mais en termes d’initiative, la seule recette qui a occupé le devant de la scène politique et les réseaux sociaux pendant plusieurs mois, n’a nullement été une réflexion approfondie débouchant sur une stratégie commune qui tienne compte de nos erreurs, de nos forces et de nos faiblesses, mais plutôt une litanie d’insultes et de dénigrements, une incitation des populations à se détourner des partis politiques.
Certains de nos compatriotes y consacrent leur journée entière et tout se passe comme s’il y avait un prix à gagner pour les meilleurs dénigreurs, comme si le combat pour le changement et l’alternance serait gagné avec la disparition de ceux qui sont livrés à la vindicte populaire.
Et le spectacle hideux auquel nous assistons est que tout le monde est devenu politologue et donneur de leçons et de sa chambre, chacun peut faire un audio dans lequel il raconte n’importe quoi et demande de le distribuer tcha tcha tcha… Et sans analyser le contenu de ce qui y est raconté, ces audio font le tour de tous les groupes de discussions, amplifiés par des commentaires.
On se demande si ceux qui ont reçu cette mission de destruction de l’opposition veulent réellement le changement. J’en doute.
Mais il convient de faire observer que, même s’il est aujourd’hui amplifié par les réseaux sociaux et relayé par la diaspora qui en a fait son chou gras, le dénigrement n’est pas un phénomène nouveau. Des partis politiques l’ont adopté il y a très longtemps comme arme pour déstabiliser leur adversaire et assoir leur suprématie sur les autres.
C’est ainsi qu’on a entendu des choses invraisemblables du genre : tel s’est déguisé en femme pour aller prendre de l’argent chez tel.
Et pour se défendre, les victimes n’ont trouvé d’autre parade que d’entrer elles aussi dans le jeu et finalement ceux qui sont les initiateurs de cette méthode abjecte sont devenus à leur tour des victimes. Et tout cela à la grande satisfaction des tenants du pouvoir.
Il est maintenant temps d’arrêter ces bêtises. Il est temps de faire plutôt la promotion de nos partis respectifs par l’éducation de nos militants et des populations. Car continuer dans cette voie, c’est continuer de nous affaiblir un peu plus pour finalement disparaître.
(…)
La haine, les dénigrements et la vengeance ne nous mèneront à rien».