Les Nations Unies veulent prévenir l’intolérance, la haine et la violence au Togo. Dans cette perspective, le CINU (Centre d’information des Nations Unies) a organisé ce vendredi, à l’occasion de la commémoration en différé de la journée du 27 janvier dédiée à la mémoire des victimes du génocide juif, une rencontre d’échange à l’auditorium de l’Université de Lomé. Sur un thème assez évocateur : « Tirons les leçons du passé pour prévenir l’intolérance, la haine et la violence ». En présence d’enseignants chercheurs, de représentant du Haut-commissariat à la réconciliation et à l’unité nationale (HCRRUN), d’étudiants et de journalistes.
« S’il y a eu le génocide contre les juifs, c’est surtout à cause de l’intolérance. Le message était surtout porté par les professeurs d’université et de dire à quoi peut aboutir l’intolérance en cultivant la haine contre son prochain, en ne tolérant pas la différence des autres. Le principal était de prôner la tolérance, expliquer les risques encourus dans une société où on cultive l’intolérance et à quel point la paix peut être menacée par des petits gestes du quotidien, en ne cultivant pas le vivre-ensemble », a justifié Mme Nadiétou Zibilila, Responsable du CINU-Togo.
Mis dans le moule par la lecture du message du Secrétaire Général de l’ONU à l’occasion de la journée du 27 janvier et la projection du film intitulé « Vers le génocide nazi », histoire de rappeler les circonstances de la survenue de ce drame humain de l’histoire et attirer l’attention sur la nécessite de préserver la paix et le vivre-ensemble , les participants ont été entretenus sur deux sous-thèmes, « Mémoire de l’holocauste/Leçons pour un pays engagé dans un processus de justice transitionnelle » et « La déformation des faits historiques et d’actualité : risques et conséquences ».
Exposés respectivement par le philosophe Prof Mawussé Kpakpo Akue Adotevi et l’historien Prof Bakayota Koffi Kpaye, sous la modération du sociologue Prof Bernard Tossou Atchrimi, ces sous-thèmes ont vu les communicateurs aborder le sujet sensible de l’holocauste, de la nécessite de dire la vérité historique, mais surtout ont été contextualisés avec les réalités togolaises et ont vu les communicateurs aborder la question de la justice transitionnelle au Togo, de la nécessite du pardon et de la réconciliation. « (…) Au cours de l’histoire, peut-être un peuple a connu des frustrations ; mais le temps n’est plus à revenir sur ces frustrations, mais comment faire pour réparer (…) Si on a instauré la justice transitionnelle, c’est pour trouver une manière de faire la réconciliation», a indiqué Prof Atchrimi.
Il s’est agi, in fine, à travers cette rencontre, de montrer à quels extrêmes l’intolérance, la haine et la violence peuvent conduire une société et sensibiliser sur le sujet.