Parmi les prisonniers politiques en état clinique critique ou en instance de mort dont la situation a fait l’objet d’une conférence de presse et d’une alerte du Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo, se trouve une dame, Mme Leyla Mehiouwa Nambea, épouse Tagba. Née le 21 octobre 1986, mère de trois (03) filles, elle a été arrêtée le 18 décembre 2019 alors qu’elle allaitait encore sa troisième fille, un bébé de 7 mois, Hikima Tagba, née le 27 mars 2019. Elle est « asthmatique, a anormalement pris du poids depuis sa détention, souffre d’hypertension artérielle mal suivie et de difficultés respirations aigües évoluant en multiples crises d’étouffement avec la forte chaleur de ces derniers mois », rapporte le Comité dans sa déclaration. Le 18 juin prochain, elle aura bouclé dix-huit (18) mois en détention. Son mari, Mama Tadjou Tagba était parmi les proches-parents venus témoigner ce jeudi lors de la rencontre. Et il a donné des détails sur les conditions de son arrestation, sa détention, son état de santé et fait part de ses peines.
« On est venu arrêter ma femme à la maison. Et avant de l’arrêter, ce sont trois (03) véhicules qui ont été déployés dans le quartier (…) Elle a trois (03) enfants, des filles. La plus petite a sept (07) mois, elle pleurait et voulait accompagner sa maman, mais les agents ont refusé (…) Durant trois (03) jours, on n’arrivait pas à la retrouver. On l’a cherchée, en vain. C’est le troisième jour que la DPJ m’appelle de venir. Et quand je suis arrivé, ma femme était malade, on l’a emmenée à l’hôpital. Elle y est restée durant deux (0) semaines et chaque jour, on prescrivait des produits que j’allais acheter. Quand sa santé s’est améliorée, elle a été ramenée à la DPJ. Au total elle a fait un mois trois jours à la DPJ avant d’être déférée. Entre-temps, elle a été conduite au cabanon six (06) à sept (07) mois, sa santé ne s’améliorait pas. On prescrivait des produits que j’achetais tout le temps. Là où on est actuellement, son pied enfle et elle grossit n’importe comment, et je suis inquiet. Je ne sais pas ce qui va se passer. Elle a mal au cœur, elle n’arrive pas à bien respirer, c’est comme ça chaque fois », a confié l’époux, inconsolable.
Face au danger qui guette sa femme et mère de ses enfants, il sollicite simplement l’indulgence de Faure Gnassingbé afin qu’il la lui libère. « Je supplie celui qui dirige le pays (le chef de l’Etat), de la libérer par pitié. Je suis seul avec les trois (03) enfants, je n’arrive pas à les gérer. Chaque fois, les enfants pleurent et réclament leur maman. Jusqu’à présent, je ne sais pas pourquoi on a arrêté ma femme, ce qu’on lui reproche elle ne fait pas la politique, moi non plus. Là où elle est, elle souffre beaucoup, elle n’arrive pas à respirer, mais elle gonfle en prison (…) Je supplie le chef de l’Etat de libérer ma femme, chaque jour les enfants pleurent et réclament leur maman. Je suis seul avec elles à la maison, je ne sais pas comment les gérer », implore-t-il.