« Je m’appelle Yayra. J’ai 6 ans. Le 21 mai, mon papa Mohamed a été tué sous mes yeux. Depuis, maman n’arrête pas de pleurer. Papa me manque tant. Il manque aussi à mon petit frère ». Ce sont là les mots pleins d’émotion de la petite orpheline de Mohamed, Yayra. Et de partager les peines de la disparition de son géniteur.
« Il ne sera pas là pour la fête des enfants, il n’est pas là pour me voir aller à l’école. Est-ce que vous savez que je n’ai pas pu commencer l’école comme mes camarades ? Maman n’avait pas d’argent. Finalement, elle m’a laissée au village avec grand papa, je pleure… », confie la petite fille qui doit être traumatisée à vie pour avoir été témoin oculaire de l’exécution (sic) de son père.
Qu’à cela ne tienne, Yayra à une prière, c’est celle de voir la justice rendue à son papa. «Je ne verrai plus jamais mon papa mais svp, ne l’oubliez pas car moi je ne l’oublierai jamais (…) Svp, rendez-nous justice pour que papa repose en paix ».
Mohamed, laveur de moto et de véhicule à Avedji Sun-City, avait été abattu par un corps habillé suite à une altercation. Accusé d’excès de vitesse au volant d’un véhicule qu’il venait de laver, il a été froidement abattu sans autre forme de procès par un tir à bout portant le 21 mai 2020 en plein midi devant la foule de gens, mais surtout sous les yeux de sa petite fille avec qui il était dans le véhicule.
Cette prière de Yayra tombe à pic. Ce jeudi 10 décembre, est célébrée l’édition 2020 de la journée mondiale des droits de l’Homme instituée par les Nations Unies pour marquer l’importance du respect des droits humains.