C’est un secret de Polichinelle, la justice togolaise n’a pas bonne presse au sein de l’opinion. Coordonnateur du Comité pour la libération de tous les prisonniers politiques du Togo, le Prof David Dosseh est revenu sur cette mauvaise image du 3e pouvoir, au cours de la conférence de presse animée jeudi sur l’urgence de la libération des détenus malades.
« La justice togolaise aujourd’hui ne fait pas honneur à notre pays. La justice togolaise aujourd’hui n’est pas ce vecteur de la construction d’une vraie nation, une nation de vivre-ensemble (…) », a-t-il déploré, suite aux témoignages émouvants de familles des détenus politiques dont l’état de santé est alarmant et qu’on laisse manifestement mourir. Et d’inviter les tenants du système judiciaire à « réfléchir à tous les actes qu’ils sont en train de poser ».
Les responsables du système judiciaire, « ils donnent l’impression parfois que ces actes sont posés dans le but de répondre à un impératif qui leur a été imposé par le pouvoir exécutif en oubliant qu’au-delà de ceux qui détiennent aujourd’hui le pouvoir exécutif, il y a des citoyens, il y a des familles, il y a des femmes, il y a des enfants (…) », fustige le Prof David Dosseh, par ailleurs porte-parole du Front citoyen Togo Debout (FCTD).
Dans une sorte de prière, il implore la justice togolaise « d’écouter ce qui vient d’être dit ici aujourd’hui, d’écouter le cri du cœur des victimes et des familles de victimes pour que justice soit rendue à tous ceux qui sont arbitrairement détenus dans les prisons de notre pays ». Mais aussi « l’ensemble des forces démocratiques, des populations à réfléchir sur ce qui se passe dans notre pays », face à la situation dramatique qui n’épargne personne.