L’arrêt N°ECW/CCJ/JUD/11/22 rendu le 24 mars dernier par la Cour de justice de la CEDEAO dans l’affaire opposant Agbeyome Kodjo à l’Etat togolais, suite à sa saisine de l’ancien Premier ministre et condamnant le Togo donne du baume au cœur à la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK). En conférence de presse ce mercredi au CESAL, ses responsables en ont tiré les conséquences juridiques et politiques. « Grande victoire d’étape », ainsi ont-ils conçu cette décision de la Cour communautaire.
« Ce que la Cour de justice de la CEDEAO a fait, c’est de dire, je reconnais qu’on a violé les droits de M. Agbeyome Kodjo en lui interdisant de continuer à parler de la victoire du peuple du 22 février 2020. Ça veut dire qu’a contrario, on l’autorise sans peur à continuer ce combat », a déclaré la Coordinatrice Générale de la DMK, Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson. « Et si on l’autorise, on nous autorise aussi, de même que tous les Togolais épris de justice et ayant la ferme volonté de ne pas laisser par pertes et profits les actes qu’ils ont posé le 22 février 2020 (…) », a-t-elle ajouté.
Dans une déclaration présentée par le Porte-parole de la DMK Naboudja Bouraïma, le regroupement a tenu à en tirer les conséquences. D’abord juridiques. « La cabale judiciaire contre Agbeyome Kodjo et tous ses camarades (…) doit immédiatement cesser. Cela implique nécessairement que toutes les mesures prises contre le Président Agbeyome Kodjo, notamment le mandat d’arrêt international lancé à son encontre dans le cadre de la réclamation de la victoire du peuple à lui confiée le 22 février 2020 sont illégales et arbitraires et doivent être levées. Il en est de même des procédures engagées contre tous les autres acteurs politiques impliqués dans les revendications de la victoire (…) Il doit s’en suivre naturellement le retour au Togo du Président Agbeyome Kodjo, de Mgr Philippe Fanoko Kpodzro et de Marc Mondji en toute sécurité et sérénité, ainsi que la libération immédiate de Jean-Paul Oumolou. Le Président Gabriel Agbeyome Messan Kodjo doit être rétabli dans ses droits en retrouvant son immunité parlementaire », relève le regroupement.
Sur le plan politique, la DMK croit dur comme fer que cette décision « vient confirmer que les tenants actuels du pouvoir d’Etat ont usé de la force et de la violence, avec l’appui et la complicité active de la justice, pour violer les droits d’un candidat choisi par le peuple, en l’empêchant de contester les résultats manifestement truqués d’une élection et de revendiquer la victoire du peuple », « que notre justice est confisquée par le régime obsolète plus que cinquantenaire du Togo et que les juges ne sont pas libres de dire le droit ». Pour Mme Adjamagbo-Johnson et les siens, l’arrêt implique que « les institutions de notre pays chargées de préserver le respect des droits des citoyens sont inféodées au pouvoir en place et contribuent activement à confisquer les libertés des peuples qu’elles maintiennent à dessein dans une terreur sans pareille ». « Les juges de la Cour viennent de démontrer implicitement et de manière magistrale que la justice togolaise a été instrumentalisée pour anéantir le véritable gagnant de l’élection au profit du grand perdant de l’élection présidentielle du 22 février 2020 », tire par ailleurs la DMK comme conclusion.
Qu’à cela ne tienne, le regroupement politique veut positiver et croit fermement que cet arrêt de la Cour de la CEDEAO est « déterminent pour le combat futur et l’atteinte de [ses] objectifs ». Et de lancer un appel au peuple à se départir de sa peur et reprendre le flambeau du combat. « Et bien, on leur dit, n’ayez plus peur, battez-vous comme il est de votre droit », a convié la Coordinatrice Générale de la DMK.
Cette conférence de presse était également l’occasion pour la DMK de fustiger la gestion de la crise des enseignants, les sorties des ministres Dodji Kokoroko des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat et Kanfitine Tchede-Issa du Désenclavement et des Pistes rurales, la vie chère et l’inflation galopante…