Le travail qualitatif de la presse togolaise reconnu ? C’est assez rare pour être souligné. C’est généralement la note contraire que l’on entend souvent. Mais l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo, Eric Stromayer, lui, l’apprécie bien. Il l’a exprimé le vendredi dernier, lors d’un déjeuner d’au revoir après trois ans de mission au Togo, devant des journalistes. Dans une allocution de circonstances, le diplomate américain s’est essayé à un bilan de son séjour, évoquant les actions déployées par l’ambassade. C’est justement ici qu’il a jeté des fleurs à la presse togolaise pour son rôle utile et l’a appelée à garder le cap.
« Pour donner de la visibilité à toutes ces actions en faveur de la population togolaise et permettre aussi de les critiquer afin d’en améliorer la conception, le suivi et les résultats, la presse togolaise a joué un rôle déterminant. L’engagement de l’ambassade des États-Unis auprès de la presse au travers du concours Lauriers du Journalisme d’Impact, des formations sur le journalisme d’investigation et le journalisme économique ont contribué à rehausser la qualité de l’information que vous fournissez aux populations. Pendant mes trois années de présence ici, j’ai pu remarquer avec satisfaction parfois, comment la presse togolaise s’est saisie, avec professionnalisme, de sujets importants dont les soupçons de délits économiques, d’atteinte aux droits fondamentaux de l’homme, de prévarication, de questions liées à la sécurité des personnes et des biens, ainsi que de santé. S’attaquer à ces questions ne devrait pas relever des influences politiques et économiques de vos média », a concédé Eric Stromayer.
« Les populations ne peuvent pas elles-mêmes juger de l’action de leurs dirigeants et de l’état du pays, si une presse variée, résolument libre et engagée ne joue le rôle de chien de garde de la gouvernance. C’est en cela que vous remarquerez bien souvent que même aux États-Unis, les médias qui sont considérés comme traditionnellement acquis à la cause du Parti Républicain ou du Parti Démocrate n’hésitent pas à critiquer les politiques de leur propre camp, s’ils estiment que ces politiques risquent de porter atteinte à l’unité et à la stabilité politique, sociale et économique du pays », a-t-il soulevé, et de donner ce conseil aux journalistes togolais : « La liberté de ton, le port de la voix populaire et le respect de l’éthique doivent être vos seuls guides, car comme l’a souligné le Secrétaire d’État Antony Blinken lors du Sommet pour la démocratie en décembre 2021, « La liberté des médias joue un rôle indispensable dans toutes les sociétés, non seulement en informant le public, mais aussi en demandant des comptes aux gouvernants et en révélant des affaires et des histoires qui ne l’auraient jamais été autrement. Les États-Unis continueront à défendre le travail courageux et nécessaire des journalistes du monde entier » ».
L’ambassadeur américain en partance encourage la presse togolaise à jouer sa « partition pour un Togo sûr, prospère et ancré dans la démocratie », continuer « d’informer le public sur les sujets en cours de discussion », « d’animer le débat autour des grands sujets d’intérêt national pour susciter le jugement de la population et faire en sorte que ce jugement soit pris en compte dans la conduite des affaires publiques ».