L’évènement aura lieu en 2024 à Lomé, sous le thème « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions internes multilatérales, mobiliser les ressources et se réinventer pour agir», et les dates exactes restent encore à déterminer. Mais le processus a été officiellement lancé ce lundi à l’hôtel 2 Février par le Premier ministre Victoire Tomegah-Dogbé, à un an donc de sa tenue. En présence de plusieurs membres du gouvernement togolais, de ministres étrangers et autres personnalités. Cérémonie également suivie en distantiel aussi sur les réseaux sociaux du congrès.
« Les congrès panafricains organisés constituent une séquence historique où les Afro-descendants de la diaspora et les Africains d’Afrique ont, dans un élan de solidarité, fait avancer la cause de la liberté et de la dignité universelle. Le contexte politique et économique de nos jours constitue une opportunité historique pour nous, Africains et personnes d’ascendance africaine, de prendre conscience de nos forces, de nos richesses diverses et du rôle que nous devons tous jouer dans l’émergence de nos pays », a rappelé le PM Mme Victoire Tomegah-Dogbe, et d’exprimer l’espérance du Togo en cette rencontre annoncée : « poursuivre le travail commencé dès le 20e siècle afin de remobiliser les Africains d’Afrique et toutes les personnes d’ascendance africaine qui se reconnaissent dans cet humanisme si caractéristique du combat panafricaniste ».
Ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des Togolais de l’extérieur, cheville ouvrière de l’organisation de ce 9e congrès qu’il souhaite d’action et de la mobilisation autour de l’évènement, Robert Dussey renchérit : « Le congrès panafricain de Lomé sera l’occasion privilégiée pour les Africains vivant sur le continent et hors d’Afrique, la diaspora et les Afrodescendants, de s’interroger sur la question de leur devenir dans un monde de plus en plus instable, marqué par des crises multiples et en panne de responsabilité collective et de gouvernance concertée impliquant véritablement le continent africain ». A l’en croire, « le congrès aboutira à l’adoption d’une déclaration qui définira les nouvelles orientations devant assurer à l’Afrique une participation active à la gestion des problèmes liés aux grands enjeux du monde » et « un regard grand sera accordé à la participation de l’Afrique dans tous les processus de négociations et de la nouvelle architecture de la gouvernance mondiale ».
Pour cette cérémonie de lancement, le gouvernement togolais a mis les petits plats dans les grands, en réussissant à faire venir à Lomé le gotha des personnalités et officiels étrangers parmi lesquels la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, le ministre congolais des Affaires étrangères Jean-Claude Gakosso, le Prof Gervais Gnaka Lagoke de l’Université de Lincoln aux Etats-Unis, le juriste et diplomate international Doudou Ndoye Diene, entre autres. Pour animer cette cérémonie singulière et riche en couleurs, l’exécutif a fait venir l’afro-descendant et star de RFI Claudy Siar, grands défenseur du panafricanisme et qui a laissé filtrer, par moments, son émotion devant le rappel de l’histoire mouvementée des souffrances du peuple noir.
Interventions diverses dont celle solennelle d’ouverture du Premier miistre Victoire Tomegah-Dogbe, présentation des grandes figures du panafricanisme dont Marcus Garvey, Kwame Nkrumah, Hamed Sekou Toure, Nelson Mandela, Sylvanus Olympio, l’histoire du panafricanisme à travers une capsule video, messages de soutiens de stars africaines ou d’Afro-descendants à l’initiative de Lomé parmi lesquels Tiken Jah Fakoly, Didier Awadi, Lilian Thuram, jeu de questions-réponses du trio Robert Dussey-Gervais Gnaka Lagoke et Doudou Diene, intervention critique de ce dernier et appel à revisiter le concept de panafricanisme, attentes de l’opinion africaine du 9e congrès, dévoilement du logo officiel de l’évènement et des réseaux sociaux, prestation du groupe Toofan…voilà la trame de cette cérémonie de lancement.
Ce lancement se veut une étape importante dans les préparatifs du 9e congrès panafricain de Lomé. Et loin d’être un rendez-vous du folklore ou de plaisance, de beaux discours mirifiques de victimisation, comme de coutume, il sera ouvert à la critique, avec des activistes et autres acteurs qui y seront conviés. Un avant-gout a été justement offert par Doudou Diène. « Il va falloir que nous revisitions le concept du panafricanisme (…) Il est important d’échapper au piège de la victimisation», en a-t-il appelé, conseillant l’auditoire de « sortir le panafricanisme du ghetto Afrique-Occident » et exprimant ses réserves sur la conception commune du panafricanisme. Bref, ça promet. Rendez-vous dans un an donc à Lomé.
