Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) ne reconnaît pas les résultats des élections législatives et régionales tels que proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et validés respectivement par la Cour constitutionnelle et la Cour suprême. Le parti l’a dit tout haut ce mercredi, au cours d’une conférence de presse à son siège.
« Les anomalies ayant entaché et sorti les scrutins de leur cadre universel, sont hors de l’entendement d’hommes politiques modernes et sans appel : achat massif des consciences, menaces, bourrage d’urnes, vote multiple, renvoi des délégués de l’opposition des bureaux de vote, vote pléthorique par dérogation, absence de logo de candidats concurrents sur des bulletins de vote, falsification de procès-verbaux», indique le CAR dans sa déclaration liminaire.
Pour Robert Yao Date, le Président national du CAR et les siens, « la validation de ce double scrutin par ces institutions de la République confirme indéniablement l’enlisement du pays dans la grave crise politique qu’il traverse depuis des décennies. Le pays, renouant alors avec l’époque du parti-Etat, vient ainsi d’atteindre le fond du vase dans sa déconfiture totale. Ces derniers scrutins marquent un tournant décisif dans la vie politique de la nation».
Le CAR dit ne pas se reconnaître dans ces résultats « qui ne reflètent en rien la volonté des populations et invite le gouvernement à ouvrir rapidement des discussions inclusives pour trouver des solutions appropriées et consensuelles aux problèmes politiques aggravés par ces élections ». «Nous demandons que l’organisation des élections soit consensuelle. Ce qui s’est passé lors de ces élections sort de l’entendement humain (…) Il faut qu’à un moment donné, on sorte de cette conception du pouvoir comme si c’est un trophée de guerre qu’on doit conserver à tout prix sans chercher à mettre devant le bien commun », a insisté M. Daté.
Pour la formation politique, « cette nième forfaiture repose la problématique des réformes constitutionnelles et institutionnelles de manière à garantir l’indépendance et la crédibilité de ces institutions dans un état aspirant à la démocratie et au développement inclusif ».
Le CAR n’occulte pas la question du changement de Constitution et demande son annulation pure et simple par le chef de l’Etat. Se disant prêt à s’assumer en tant que parti extra-parlementaire, le parti estime qu’ « au regard de la gravité de la situation sociopolitique du pays et face aux moyens déployés par le parti au pouvoir, les candidatures multiples et concertées à défaut d’une coalition électorale restent la seule alternative aux forces démocratiques du Togo » et « lance alors un appel solennel à l’opposition à laquelle il demande de renoncer à l’entretien des préjugés, de la calomnie et à se donner la main pour la relance de la lutte pour la libération du Togo ».
Le parti n’oublie pas ses dissidents. Il leur demande de « faire profil bas et de regagner humblement le bercail pour la cause du parti ». Et d’exhorter le peuple togolais à « garder espoir dans la résilience face à l’oppression et à se tenir prêt pour redorer l’image du pays au moment opportun ».