Les fonds alloués aux différentes communes du Togo ne sont pas suffisants et les maires n’ont de cesse de s’en plaindre. Le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) veut les voir explorer d’autres sources de financement alternatives et innovantes. Dans cette perspective, une étude intitulée « Améliorer l’écosystème de la finance urbaine en Afrique » a été commanditée par ses soins et les résultats (du Togo) ont été présentés, au cours d’un atelier organisé ce lundi à l’hôtel Concorde à Lomé.
Financée par l’Union Européenne, l’étude en question concerne le Cameroun, la Tanzanie et le Togo et entre dans le cadre d’un projet du FENU visant à renforcer la capacité des villes secondaires d’Afrique subsaharienne à financer un développement urbain durable en réponse au grand retard pris en matière d’infrastructures essentielles et de services urbains de base. Examiner les dispositions/canaux actuels de financement des infrastructures urbaines, identifier les actions et mesures possibles pour renforcer le système de financement des infrastructures urbaines et évaluer comment les nouveaux instruments de financement de l’UE peuvent être utilisés au mieux pour soutenir le financement des infrastructures urbaines, tels en sont les objectifs.
Dans le cas du Togo, l’étude a fait l’état des lieux à partir d’une commune identifiée comme dynamique, celle des Lacs 1, et permis d’analyser le système de financement des infrastructures urbaines et mettre en exergue les goulots d’étranglement. « Les collectivités locales ont des budgets limités et que ces budgets ne leur permettent pas de financer les infrastructures urbaines à la hauteur des besoins des populations (…) Sur les dispositifs existants, on sait par exemple que les collectivités locales ne peuvent pas emprunter, même si un cadre légal est en place », a souligné Mme Christel Alvergne, Coordinatrice Régionale du FENU.
Tout compte fait, des solutions alternatives existent, comme des alliances Etat-communes-secteur bancaire-régies de mobilisation des fonds, et ces pistes de financement alternatifs potentiels comme la génération de recettes locales, la participation du secteur privé, l’accès aux sous-souverains, l’usage de garanties ont été justement évoquées avec les participants à cet atelier parmi lesquels les responsables des communes, de la Faitière des communes du Togo (FCT), les représentants des ministères de l’Economie et des Finances, de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et du Développement des territoires, des structures de financement ou de mobilisation des fonds comme la Bourse régionale des valeurs mobilières, etc.
« On peut trouver des solutions avec des garanties d’autres partenaires qui peuvent permettre de garantir des emprunts. Des solutions peuvent être trouvées aussi dans la mise en place de partenariats public-privé, donc de collaboration plus étroite entre les collectivités locales et le secteur privé pour créer des mécanismes qui permettent de financer des infrastructures économiques (marchés, gares routières, espaces de stockage…) qui sont rentables en général. Il faut diversifier les sources de fonds pour les infrastructures urbaines, des solutions innovantes, alternatives (…) Le rapport explore l’ensemble des solutions possibles et les voies nécessaires pour y arriver», a indiqué la Coordinatrice Régionale.
Au FENU, on en est convaincu, « financer les collectivités territoriales, c’est financer le développement ». « Les ODD ne pourront être atteints que si le financement du développement local est promu (…) Il est essentiel pour la transformation économique et sociale des pays africains », a fait savoir Mme Alvergne. Raison pour laquelle la structure onusienne a pris le lead de l’initiative pour soutenir les acteurs du développement local dans la conception, l’expérimentation et la mise à l’échelle de mécanismes de financement infranational, en particulier pour la transition urbaine, la transition verte et la transition productive…