Home Monde du Travail « Le gouvernement est en train de violer la Convention 87 (de l’OIT) », dixit Ayao Gbandjou, sur les misères faites aux leaders du SET

« Le gouvernement est en train de violer la Convention 87 (de l’OIT) », dixit Ayao Gbandjou, sur les misères faites aux leaders du SET

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Arrestation et emprisonnement des leaders du Syndicat des enseignants du Togo (SET), c’est l’un des problèmes d’actualité sur le plan social et surtout syndical. Le traitement dont sont l’objet ces syndicalistes révolte plus d’un Togolais, autant dans le monde politique que syndical, de la société civile ou l’opinion en général. Parmi eux, le Secrétaire Général du Syndicat des vendeurs de matériaux de construction du Togo (SYVEMACOT) et de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction du Togo (FTBC). Pour le leader syndical, toutes ces misères faites aux responsables du SET constituent une violation de la Convention 87 de l’Organisation internationale du travail (OIT) consacrée à la liberté syndicale ratifiée par le Togo, de même que la 98 statuant sur le droit à l’organisation syndicale.

« Les travailleurs et les employeurs, sans distinction d’aucune sorte, ont le droit, sans autorisation préalable, de constituer les organisations de leur choix, ainsi que celui de s’affilier à ces organisations, à la seule condition de se conformer aux statuts de ces dernières », stipule l’article 2 de la Convention 87, tandis que le 3, alinéa 2 rapporte : «Les autorités publiques doivent s’abstenir de toute intervention de nature à limiter ce droit ou à en entraver l’exercice légal ». «Si je prends la problématique concernant la liberté syndicale, en lien avec les actes que nos camarades ont posés dans la revendication de meilleures conditions, ils ont tout à fait raison ».

« Cette disposition de la Convention 87 confère l’existence juridique à l’organisation déjà  dès sa création, il n’y a pas d’autres alternatives, commentaires ou jurisprudences à faire (…) Le gouvernement est en train de limiter l’exercice du droit syndical d’une manière générale, et particulièrement dans le cadre de nos camarades du SET. Devant même le Président de la République, nous devons être en mesure de le lui expliquer que les dispositions de la Convention 87, le Togo doit pouvoir les respecter dans la lettre et l’esprit pour que le mouvement syndical puisse éclore et faire ses propositions pour la contribution au développement économique du Togo », a relevé Ayao Gbandjou, interrogé ce vendredi par Le Tabloïd.

« On ne peut pas conditionner l’existence légale d’une organisation au seul fait  de déposer ses statuts à l’endroit où il faut (…) On ne peut pas les traiter d’illégalité en tant qu’organisation syndicale. Sur ce point, au niveau national, régional et international, tout le monde doit pouvoir s’accorder là-dessus que le gouvernement est en train de violer les dispositions de la Convention 87 », a martelé le SG de la FTBC, qui a tenu à «présenter [ses] sincères regrets à tous les camarades syndicalistes arrêtés dans le cadre de ce mouvement de grève » et apporter son soutien et sa solidarité, ainsi que ceux des organisations syndicales qu’il patronne, « à tous ces camarades arrêtés et emprisonnés et ceux suspendus de la fonction enseignante ».

Au vu des dispositions susévoquées, croit fermement M. Gbandjou, « Les camarades ne doivent être ni suspendus, ni arrêtés ». Il y voit même une violation du statut général de la Fonction publique. « Si on prend le statut général de la Fonction publique, si c’est une suspension, on la prend comme une décision de discipline ; donc on devrait leur donner préalablement et individuellement une lettre de demande d’explication et après, le Conseil de discipline et autres de la Fonction publique devrait se réunir et décider de la suite. Mais nous constatons que les choses ne sont pas allées de cette manière», regrette-t-il.

Pour Ayao Gbandjou, il n’y a pas trente-six mille solutions, il faut « d’abord libérer les enseignants arrêtés, ensuite ouvrir un dialogue sincère et franc avec eux ». Et d’appeler à la solidarité syndicale générale. « Le corps enseignant, dans un élan national, devrait être solidaire. Parce que ce que réclame le SET, ce sont de meilleures conditions pour tout le monde », croit-il dur comme fer. Pour lui, c’est l’éducation qui s’en porterait mieux si on satisfait les enseignants « Si les gens réclament de meilleures conditions, si vous les leur donnez, ils donneront un meilleur enseignement à nos enfants. Mais si vous les brimez, ils peuvent venir à l’école, mais ne pas donner le meilleur d’eux-mêmes », dit le syndicaliste.

Loin d’un cas isolé, le SG du SYVEMACOT et de la FTBC redoute « une disparition des organisations syndicales indépendantes », soupçonne le gouvernement de faire de sorte que « les syndicats n’existent plus ». Mais, alerte-t-il, « à force de bâillonner les leaders syndicaux, vous poussez les gens vers une crise sociale où vous n’aurez plus d’interlocuteur en face».

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