Plus de posture radicale au Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), comme l’a entre-temps incarnée son Président fondateur feu Gabriel Mensan Agbeyome Kodjo. Le parti veut désormais se repositionner au centre et faire dans la concertation et le compromis politiques, en fait ses fondamentaux, et se tient même prêt à travailler avec le parti au pouvoir au besoin. Ses responsables ont affirmé cette nouvelle orientation, au cours d’une conférence de presse hier lundi 26 août au siège sis à Djidjolé.
« Selon les dispositions de nos statuts, notre parti, d’essence socio-libérale, est résolument tourné vers la concertation politique et la recherche de compromis politique. Nous sommes engagés dans une opposition républicaine constructive et nous cherchons à bâtir des alliances avec tous les acteurs politiques et la société civile. Bien que nous ayons adopté une posture plus radicale entre 2020 et 2024 en raison de la défense fervente d’une cause fondamentale, nous souhaitons désormais revenir à nos fondamentaux », réaffirme la formation politique, dans une déclaration rendue publique au cours de cette rencontre avec la presse.
Voilà qui est donc dit, le MPDD ne sera plus dans la contestation farouche au régime en place, comme depuis la présidentielle de 2020 où son ex-Président Gabriel Agbeyome Kodjo a entrepris la défense de sa victoire (sic) et une opposition sans concession au pouvoir. Le Président par intérim désigné par le Bureau politique du parti depuis le 15 juillet dernier et présenté à l’occasion, Jonas Komlan Siliadin, y est abondamment revenu, au cours de l’interaction avec les journalistes durant la phase questions-réponses. « Nous suivons les statuts du parti. Le MPDD est un parti républicain, modéré, qui travaille avec toutes les forces politiques en présence, pour peu que cette collaboration soit dans l’intérêt du peuple togolais et permette l’encrage de la démocratie dans un cadre républicain », a-t-il rappelé.
Dans cette dynamique, le MPDD décide de la suspension de sa participation aux regroupements et coalitions de partis et associations dont il est membre, parmi lesquels la Dynamique Mgr Kpodzro (DMK). Cette décision prise depuis le 29 juillet dernier vise, à en croire la déclaration, à « repositionner le parti sur des bases solides et à définir clairement [ses] orientations politiques ». La priorité à présent, c’est la préparation du congrès devant avoir lieu au plus tard le 15 octobre et qui se veut « un nouveau départ », « une étape cruciale pour repositionner le MPDD sur une trajectoire de prospérité et de développement ». C’est d’ailleurs la mission assignée au Président intérimaire.
Au-delà des points sur l’élection du Président par intérim et de l’organisation dudit intérim, de la décision de suspension des activités au sein des organisations et mouvements extérieurs, de la ligne idéologique et des prochaines activités, cette sortie était aussi l’occasion pour le MPDD de revenir sur ce qu’il convient d’appeler «Affaire Paul Missiagbeto», du nom de l’ex-Conseiller spécial chargé de la formation civique et politique du parti, notamment sa démission dont les péripéties et contours ont été abondamment abordés, la réponse et la réaction du MPDD et la clarification sur sa « prétendue disparition ». « Nous tenons à réaffirmer que ni à titre personnel, ni au niveau du parti, personne ne persécute Monsieur Missiagbeto », a souligné la formation politique, dénonçant plutôt une « campagne de diffamation » contre elle.
