En marge d’une journée de réflexion, ce lundi à l’agora Senghor à l’occasion du 1er mai, le Syndicat de l’enseignement supérieur du Togo (SEST) est monté au créneau pour dénoncer l’acharnement contre son Secrétaire Général Dr Hounsi Ayi Djifa, relevé du corps des enseignants de l’enseignement supérieur et affecté à l’Ecole Normale Supérieure d’Atakpamé par arrêté N°040/2023/MESR/CAB du 20/04/2023 du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Prof Majesté Ihou Wateba.
L’organisation syndicale a profité de l’occasion de cette rencontre permettant au syndicat de « repréciser sa vision, sa philosophie et ses démarches dans le but de contribuer à l’amélioration du cadre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifiques en vue d’assoir des réformes profondes pour une transformation qui rétablit les fondements de nos universités aux fins d’une formation de qualité au service du développement socio-économique et politique inclusif, intégral, harmonieux et durable » pour relever les violations et irrégularités flagrantes de cette décision.
Le SEST dénonce aussi les entraves constantes aux activités syndicales dans les universités publiques du Togo, le refus de mise en œuvre intégrale de l’accord du 06 août 2019 entre le Gouvernement et les syndicats de l’enseignement supérieur, les décisions arbitraires et des actes d’intimidation tous azimuts, le refus de mise en œuvre des décisions du Chef de l’Etat en faveur des agents de la Fonction Publique dont le relèvement de la valeur indiciaire de 5 % depuis janvier 2020 et de 10 % depuis septembre 2022, d’application des dispositions relatives aux horaires règlementairement affectés aux Unités d’Enseignement, du dialogue social au sein des universités publiques du Togo, entre autres.
Lire ci-dessous le communiqué de presse rendu public à cet effet.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Préambule
Par arrêté N°040/2023/MESR/CAB du 20/04/2023 du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, M. HOUNSI Ayi Djifa, fonctionnaire enseignant-chercheur au grade de maître-assistant à la Faculté Des Sciences de l’Université de Lomé et actuel Secrétaire Général du Syndicat de l’enseignement supérieur du Togo (SEST), a été relevé du corps des enseignants de l’enseignement supérieur et affecté à l’Ecole Normale Supérieure d’Atakpamé. Cette décision, qui intervient en méconnaissance des qualifications professionnelles de l’intéressé et de surcroît le positionne dans une situation inférieure à celle qu’il occupait du point de vue de ses attributions et rémunérations, apparait comme une sanction qui n’aurait nulle autre cause que l’exercice normal de ses attributions syndicales. Ainsi, l’affectation de M. HOUNSI apparait comme une violation flagrante des dispositions constitutionnelles qui déterminent l’exercice de l’activité syndicale comme un droit ; et administrativement, ledit acte est empreint d’irrégularités flagrantes dès lors qu’il va à l’encontre des dispositions du Statut Général de la Fonction Publique qui préserve les droits acquis des fonctionnaires et définit leur plan de carrière, de même que les procédures en matière disciplinaire. Nous relevons à votre attention les préoccupations de la Communauté universitaire dans son ensemble.
- Des entraves aux activités syndicales dans les universités publiques du Togo
Depuis un certain temps, les activités syndicales dans les UPT, notamment à l’Université de Lomé font l’objet d’ostracisme. Ni l’organisation d’assemblées générales, ni les demandes de salles pour les réunions syndicales ou pourparlers n’ont fait l’objet d’autorisation de la part des autorités universitaires. Parfois, les demandes sont suivies de menaces à peine voilées, notamment dans le courrier-réponse N° 063/2023/MESR/CAB/Spa du 17 avril 2023 suivi de sa décision irrégulière d’affectation.
- Du refus de mise en œuvre intégrale de l’accord du 06 août 2019 entre le Gouvernement et les syndicats de l’enseignement supérieur, notamment une retenue de 4 mois de revalorisation salariale, alors même que les fonds ont été versés par le Gouvernement aux UPT ;
- Du refus de mise en œuvre des décisions du Chef de l’Etat en faveur des agents de la fonction publique, à savoir : le relèvement de la valeur indiciaire de 5 % depuis janvier 2020 et de 10 % depuis septembre 2022 ;
- Des décisions arbitraires et des actes d’intimidation
Plusieurs decisions prises par les autorités universitaires compromettent les libertés individuelles et publiques de la corporation qui se retrouve tenaillée par un système écrasant d’intimidation, d’abus d’autorité, de manipulation et de désinformation.
Outre la decision d’affectation du Dr HOUNSI, on relève, entre autres, les décisions irrégulières suivantes:
- Refus du MESR de nommer dans leurs grades universitaires trois (3) enseignants chercheurs admis sur la liste d’aptitude du CAMES aux fonctions de Maître de conférences pour le compte de l’année 2022 ;
- Coupure de salaire sur deux mois (décembre 2020 et janvier 2021) de sept enseignants-chercheurs de l’Université de Lomé ;
- Affectation punitive d’un enseignant-chercheur de l’Université de Kara sur l’Institut National de Recherche Scientifique ;
- Adoption de décisions menaçantes à travers des notes de service restrictives de liberté individuelle et publique à l’Université de Lomé.
- Du refus d’appliquer les dispositions relatives aux horaires règlementairement affectés aux Unités d’Enseignement
- Du refus du dialogue social au sein des universités publiques du Togo
La communauté universitaire lance solennellement un appel aux autorités universitaires, administratives et politiques afin que soit trouvé un heureux dénouement à la situation de crise qui secoue les universités publiques du Togo, en l’occurrence l’affectation à la fois manifestement illégale et inopportune du Secrétaire Général du SEST.
Les travailleurs des universités publiques du Togo ne sont plus prêts à tolérer des pratiques qui remettent en cause la sérénité professionnelle et la paix sociale dans les UPT.