Le Fonds de solidarité pour la promotion des droits syndicaux, humains et le développement économique, social et culturel (FONDESC) lançait, le 23 mars dernier, une campagne de lutte contre la corruption, les détournements de fonds et l’injustice sociale. Campagne ayant vu ses responsables animer des émissions-radio sur ces problématiques et organiser des séances de sensibilisation et de formation de groupes cibles. Ce lundi 2 mai, c’est le tour des leaders syndicaux et acteurs de la société civile d’être outillés par cette OSC sur leurs rôle et responsabilités dans la lutte contre ces fléaux. C’était au Centre d’économie sociale et solidaire de la MUCEL-FTBC sis à Agoè-Ahonkpoè.
L’objectif de cette séance, a laissé entendre le Secrétaire Exécutif du FONDESC, Ayao Gbandjou, c’est d’«informer l’opinion nationale, surtout les leaders syndicaux et d’opinion sur leurs capacités, leurs responsabilités et rôle à jouer dans le cadre de la lutte contre les détournements de fonds publics, la corruption et surtout l’injustice sociale ». « Si les gens ne sont pas outillés, informés sur les instruments qui cadrent cette lutte, évidemment ils ne feront pas d’actions concrètes par rapport à cette situation que nous vivons au Togo », a-t-il poursuivi.
« Les instruments juridiques de lutte contre la corruption et les infractions assimilées », c’est la sous-thématique autour de laquelle les participants, la quinzaine, ont été entretenus par Ambroise Sallah, juriste au cabinet de Me Claude Amegan, avocat et Président du FONDESC. Dans son exposé, ce dernier a procédé à la définition juridique de la corruption, du détournement de fonds, en se référant notamment au Code pénal, de même que l’injustice sociale, évoqué les instruments légaux dont le Code pénal, institutionnels parmi lesquels la HAPLUCIA (Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées) et associatifs (Transparancy International et autres).
« Nous avons parlé du rôle du syndicat dans la lutte contre ces infractions et ce rôle, c’est essentiellement d’être au garde-à-vous, de pousser les gouvernants à respecter les instruments test. Nous avons aussi mis l’accent sur la prise de conscience individuelle. Si chacun de nous prend conscience que la corruption entraine des conséquences désastreuses pour le pays, on doit éviter d’en faire usage », a souligné Ambroise Sallah, convaincu que « l’injustice sociale est la conséquence de toutes ces infractions (…) Il faut éradiquer à la base la corruption et ses infractions assimilées ».
Pour les responsables du FONDESC, la lutte contre la corruption, le détournement de fonds et leurs ces infractions assimilées doit être permanente et collective. « Ce n’est pas seulement une affaire des gouvernants, c’est l’affaire des citoyens et ça fait partie du rôle de contrôle citoyen de l’action publique que nous devons jouer. On ne doit pas être là pour seulement dire : oui, il y a détournement ; mais qu’est-ce que nous-mêmes en tant que citoyens, nous faisons pour amener les autorités à faire arrêter cela ? », a indiqué Ayao Gbandjou.
La présente campagne devrait se poursuivre avec des séances de sensibilisation en petits groupes des délégués syndicaux, du personnel, des comités de développement des quartiers (CDQ), des émissions « pour éclairer » l’opinion sur ces fléaux, une rencontre avec les autorités de la HAPLUCIA pour, entre autres objectifs, les encourager à « arrêter cette gangrène », entendu la corruption…