Dodji Apevon revient, dans un message de vœux adressé au peuple togolais, sur les événements de l’année 2020 assez mouvementée tant au Togo qu’en Afrique et dans le monde. Le Président des Forces démocratiques pour la République (FDR) positive tout de même, en relevant que l’année 2021 est porteuse d’espoir et que 2020 devrait servir de leçons. Lire son message de vœux en intégralité ci-après.
Vœux de Nouvel An du
Président National des FDR
Comme il est de tradition, je m’adresse à vous, chers compatriotes, pour vous présenter mes vœux de Nouvel An qui sont également ceux du parti que je dirige.
L’année 2020 aura été sans nul doute celle de toutes les incertitudes, celle qui a vu les prévisions des hommes tomber à l’eau, déjoué tous les pronostics basés sur des analyses scientifiques. Les économies ont été sérieusement touchées, nos modes de vie, bouleversés. La faute à un virus dont nous avons encore du mal à cerner toutes les facettes.
Comment ne donc pas remercier Dieu le Tout-Puissant pour la protection et la bénédiction dont il nous a gratifiés tout au long de cette année si particulière, avec son lot d’angoisses mais aussi de faveurs ? Nous lui rendons grâce d’avoir veillé sur le Togo, ses filles et fils.
L’apparition de cette pandémie a ôté le voile sur les vraies limites du système de santé de la plupart de nos pays. Et malgré cette réalité, le personnel soignant du Togo, avec les maigres moyens mis à sa disposition, s’est engagé corps et âme dans la stratégie de riposte nationale contre la maladie pour sauver des vies, parfois même au péril de sa vie. Pourquoi donc ne pas rendre hommage à ces femmes et hommes en blouse blanche pour leur sacrifice, ô combien énorme ?
Je voudrais également rendre hommage aux forces de défense et de sécurité déployées dans le cadre de la Force spéciale mixte anti-Covid, FOSAP, même si à l’occasion du premier couvre-feu d’avril-mai 2020, de nombreuses violations des droits de l’homme ont été déplorées.
Selon les experts, alors que le monde scientifique et l’industrie pharmaceutique multiplient les efforts en faveur d’une politique vaccinale à l’échelle planétaire, les premiers mois de l’année nouvelle risquent d’être encore rudes. Mais nous devons vivre. Et pour vivre, nos économies ont besoin d’oxygène. C’est pourquoi, en ce début d’année, je formule le vœu que, dans la stratégie de lutte contre la maladie, nos gouvernants tiennent compte de nos réalités internes et prennent des mesures vigoureuses pour relever le secteur économique en détresse.
Sur le plan politique, l’année 2020 a été marquée par des élections dans beaucoup de pays d’Afrique, avec des fortunes diverses. Le Niger qui attend les résultats de son élection présidentielle (un second tour est annoncé en février, Ndlr), nous a donné une belle leçon de démocratie. En effet, le Président Mahamadou Issoufou a montré au monde entier que le respect des règles démocratiques et de la parole donnée sont encore possibles en Afrique. Lorsqu’il répétait qu’il ne briguerait pas un troisième mandat, beaucoup ne le prenaient pas au sérieux car l’irrésistible virus de la présidence à vie est devenu la chose la mieux partagée en Afrique de l’Ouest. Son exemple est un cas d’école qui mérite d’être enseigné dans les facultés de sciences politiques.
Le Burkina Faso n’est pas du reste avec la victoire du Président Roch Marc Christian Kaboré dont je salue la réélection et un nouveau mandat bien entamé, avec la promesse solennelle de respecter la Constitution de son pays qui l’empêche de briguer un autre mandat.
Malgré quelques événements malheureux lors de la dernière présidentielle, le Ghana reste indiscutablement un modèle de démocratie avec des acteurs politiques qui savent vite ranger leurs armes de guerre pour sauver la paix et la cohésion sociale, acquises de hautes luttes dans ce pays. Nul besoin de laisser planer le doute sur les intentions du Président Nana Akufo-Addo après son deuxième mandat, le respect de la Constitution et de la parole donnée étant des valeurs cardinales chez nos voisins de l’ouest.
Malheureusement, ces beaux exemples, qui nous font rêver et qui donnent de l’espoir dans notre espace communautaire, ont été ternis par les coups violents portés à la démocratie au Togo, en Côte d’Ivoire et en Guinée.
Au Togo, la présidentielle du 22 février 2020 n’a été qu’une farce électorale de plus qui a permis au Président, après trois mandats, de se maintenir à la tête du pays.
Cet appétit vorace et insatiable de se maintenir au pouvoir en dépit des lois, s’est transporté aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en Guinée où, par des manœuvres macabres et sordides, des intellectuels censés être la voix des sans voix, ont plutôt abusé de la conscience des peuples pour faire triompher le désir de leur mandant au-delà des limites de deux mandats.
L’année 2020 a également été celle qui a vu l’ordre constitutionnel renversé au Mali à cause de la mal gouvernance, de la gabegie et du clientélisme. Nous souhaitons vivement que la situation revienne à la normale dans ce pays à l’issue du délai de transition conclu par les militaires avec la CEDEAO.
L’année qui vient de commencer est pleine d’espoir. Les échecs de 2020 sont des leçons pour 2021. Les peuples n’ont pas droit au désespoir ni au pessimisme. La crise du coronavirus, les élections truquées, les tripatouillages constitutionnels, les violations des droits humains ne doivent en rien altérer notre foi en un avenir plus radieux, un avenir où les citoyens auront des chances égales dans la redistribution des biens que la Nature nous a si généreusement donnés.
Et pour cela, nous devons inlassablement être des porteurs d’espoir en reconnaissant nos manquements, nos forces et nos faiblesses et travailler avec courage et abnégation pour nous donner les meilleures chances de succès.
Je crois fermement à un Togo nouveau, l’or de l’humanité, comme les pères fondateurs l’ont rêvé. Je suis confiant en des lendemains enchanteurs pour le peuple togolais qui a tant souffert le martyre.
Je souhaite pour vous tous une bonne et heureuse année 2021 !
Le Président National
Me Paul Dodji APEVON