Lancée officiellement le mardi 22 mars dernier, l’association Apprenons à vivre ensemble (AVE) veut s’attaquer aux maux qui sapent le vivre ensemble dans la société togolaise et qui ont pour noms la jalousie, la haine, l’envie, la désunion, l’égoïsme, etc. La presse togolaise n’y échappe pas. Président de ladite association, Blaise Yao Amedodji alias Blaisot, lui-même journaliste et Directeur Général de la radio Taxi FM, a pointé du doigt ces fléaux.
« Les journalistes togolais ne sont jamais ensemble, et je ne sais pas s’ils le pourront un jour (…) Nous tous on est inquiet qu’on n’est pas ensemble. Mais que faire ? Personne ne prend des dispositions ni des dispositifs pour que nous puissions vivre ensemble, chacun pour soi », a-t-il déploré, et de mettre le doigt là où ça fait mal.
« Si c’est pour sacrifier l’autre pour que j’aie ma maison, ma voiture, le journaliste togolais est prêt à le faire. Des gens qui ont cette mentalité rétrograde et qui veulent gagner seuls, comment pourriez-vous vivre ensemble ? (…) Si nous les journalistes togolais, cherchons chacun pour soi, on ne pourra jamais évoluer », a assené Blaise Yao Amedodji, rappelant qu’« un riche parmi les pauvres est un pauvre qui s’ignore ».
Le confrère râle face à la désunion et à la multitude d’associations corporatistes au Togo. « Si nous sommes unis, tous les journalistes togolais gagneront. Mais nous ne sommes pas unis. Si vous n’êtes pas unis, vous faites le jeu de celui qui est devant vous (…) Il n’y a rien devant l’Etat et il ne peut pas nous considérer parce que nous ne sommes pas unis », a-t-il souligné, et de donner en exemple à copier la dynamique contraire dans des pays voisins.
« Au Bénin, il n’y a qu’une seule association de journalistes et quand elles se lèvent, le pouvoir est obligé de se rapiécer parce qu’on nous appelle le quatrième pouvoir. Vous allez en Côte d’Ivoire, une seule association de journalistes. Mais ici, plusieurs associations qui ne s’entendent même pas. Comment voudrions-nous que des gens nous considèrent s’il y a une multiplicité d’associations ? Donc l’Etat prend l’association qui l’arrange (…) », a-t-il regretté.
« Les journalistes togolais meurent dans un dénuement total et ça n’émeut personne. C’est le jour d’enterrement ou à la veille funèbre que tu vois les gens compatir. Mais juste après, ils oublient pourquoi nous mourons dans le dénuement », a fait observer Blaise Yao Amedodji, et de conseiller aux journalistes que « pour gagner des batailles, il faut être uni » comme le balai, difficile à casser, mais facile quand il s’agit d’une brindille.