L’Alliance nationale pour le changement (ANC) est préoccupé par les conditions dans lesquelles s’annoncent la série d’élections en vue. En conférence de presse ce matin à son siège, le parti attire l’attention aussi bien du pouvoir en place que des acteurs politiques, de la société civile et des populations et formule trois (3) requêtes fondamentales tournant autour de la révision du découpage électoral, du renouvellement des institutions de la République impliquées dans les processus électoraux, de la fin des violations permanentes de la Constitution et des lois de la République et de la promotion d’une gouvernance saine et transparente. Des revendications contenues dans un document d’analyse scientifique sur ces différents sujets mis à la disposition de la presse.
« On ne peut pas comprendre qu’il y ait des Togolais de diverses catégories, c’est-à-dire que peu de gens représentent un député quelque part et qu’ailleurs ce soient beaucoup de gens qui le fassent. C’est comme si les Togolais n’étaient pas égaux (…) Les institutions doivent être républicaines, elles ne doivent pas être au service d’un parti politique », peste Jean-Pierre Fabre, le président national de l’ANC, devant la presse.
Il faut « revisiter le découpage électoral en vigueur pour les élections législatives en vue d’en éliminer, dans l’intérêt de l’équité des élections, les nombreuses disparités criardes et injustes qu’il comporte », croit fermement l’ANC qui demande également au pouvoir de « corriger, dans l’intérêt d’élections transparentes et démocratiques, les manquements, les insuffisances voire les tares des institutions impliquées dans les processus électoraux et référendaires, notamment la Cour constitutionnelle, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la Cour suprême ». Jean-Pierre Fabre et sa formation politique exigent aussi qu’il soit mis fin à la « violation permanente de la Constitution et des lois » et mis en œuvre « une gouvernance saine et transparente ».
L’ANC est particulièrement remonté contre le découpage électoral en vigueur qu’il trouve injuste au regard des résultats du dernier Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH5). Le parti dénonce des disparités (1 député pour 141 399 habitants dans la région Maritime, 65 419 dans les Plateaux, 66 294 dans la Centrale, 57 971 dans la Kara et 95 293 dans les Savanes) qui « affichent clairement une discrimination grave et inacceptable entre les régions, entre les Togolaises et les Togolais ». « Le découpage électoral actuellement en vigueur consacre la pratique anticonstitutionnelle et antidémocratique de l’inégalité des suffrages, au lieu de veiller à ce que les populations togolaises, dans les régions et préfectures, soient représentées de manière équitable à l’Assemblée nationale », fustige la formation politique qui voit des «disparités et incohérences grossières délibérément conçues pour dévoyer les élections législatives au profit du système RPT/UNIR »…
Le parti fulmine également contre l’absence de renouvellement des institutions impliquées dans les processus électoraux comme la Cour constitutionnelle, la HAAC, la CENI, la Cour suprême, etc. de même que les violations quasi-quotidiennes de la Constitution et autres lois de la République, dépeint « un régime autocrate qui bafoue les droits humains, la Constitution et les lois de la République. Un régime familier des enlèvements, des disparitions forcées, des assassinats et de tous les crimes politiques et économiques pour lesquels une impunité totale est assurée aux auteurs ».
Malgré ce tableau sombre, l’ANC croit en une solution de sortie, la mobilisation populaire. « Le Togo ne peut pas se développer si les populations togolaises ne se lèvent pas pour mettre fin au système RPT/UNIR afin que notre pays regagne les rangs des nations épanouies », relève le parti, et de réitérer « son appel à la mobilisation générale autour de la vision des pères de l’indépendance et fondateurs de la nation togolaise pour la reconquête de la dignité, de l’indépendance et de la souveraineté de notre pays, pour la construction d’un Etat de droit respectueux des droits et libertés des citoyens pour un retour aux bonnes pratiques de gouvernance qui garantissent une croissance saine et un développement partagé ».