Indignation, consternation…ce sont les ressentiments exprimés la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT), accusée d’avoir abandonné des employés de la société de fabrication de nattes (SOFANAT) dans une affaire de licenciement (sic) les opposant à leur employeur et surtout de s’être fait acheter le silence par ce dernier. C’était ce jeudi au cours d’une conférence de presse animée au siège de la structure syndicale pour « apporter un éclairage sur l’implication de la CSTT dans la résolution du conflit collectif ». Ces griefs, la Confédération n’y voit qu’allégations mensongères, affabulations, propos erronés pour la « discréditer ».
Selon le récit des faits livré par le Secrétaire Général Emmanuel Agbenou, il n’y a pas eu licenciement. A l’en croire, il s’agit d’une bouderie organisée par les agents de la SOFANAT, suite à une réorganisation des horaires de travail au lendemain de l’instauration de l’état d’urgence sanitaire et du couvre-feu le 1er avril 2020. Les employés, nous est-il revenu, ont rejeté cette nouvelle formule de l’employeur qui institue un temps de travail de douze (12) heures au lieu de huit (08) jusque-là, mais avec un repos de 24 heures. S’engage alors un bras de fer entre les deux parties, sous l’instigation des délégués du personnel et des délégués syndicaux de l’Union des syndicats des travailleurs de la zone franche et d’exploitation (USYNTRAZOFE) à l’affichage de la note de service le 2 avril 2020 annonçant la mesure.
Cent soixante-dix (170) employés décident d’arrêter le travail le 3 avril, au motif que la Direction Générale de l’entreprise a refusé tout dialogue avec les délégués. Le 14 avril, l’employeur met en demeure les travailleurs boudeurs leur demandant de reprendre le service au plus tard le 17 avril, au risque d’être considérés comme démissionnaires. Peine perdue. Le 28 avril 2020, la Direction Générale de SOFANAT remet aux concernés leur lettre d’abandon de poste et ce, après donc vingt-cinq (25) jours d’arrêt de travail. A en croire Emmanuel Agbenou, les responsables de l’USYNTRAZOFE n’ont nullement informé du problème leur fédération, la FIT (Fédération des industries du Togo), encore moins la CSTT, et ce n’est qu’après avoir recouru à certaines ONG, sans succès, que le Secrétaire Général (de l’USYNTRAZOFE, Ndlr) a saisi la Confédération.
« Dire que la CSTT est restée indifférente aux licenciements abusifs des 170 travailleurs de SOFANAT n’est que pur mensonge car elle s’est fortement impliquée dans la résolution du problème », a déploré Emmanuel Agbenou, et d’informer qu’« aujourd’hui, grâce à la CSTT, soixante-huit (68) travailleurs ont repris le travail», s’interrogeant sur les réelles intentions des délégués syndicaux de l’USYNTRAZOFE en vilipendant la Confédération.
Cette conférence était justement l’occasion pour la CSTT d’informer les journalistes des actions menées en vue de la résolution du différend. Dans un récit fait par le Secrétaire confédéral chargé des normes et des droits humains, Richard Dansrou, on retiendra une litanie de démarches dont pas moins de quatre (04) rencontres avec le Directeur Général. C’est justement à la suite des multiples initiatives des responsables de la Confédération que l’employeur a accepté reprendre les agents boudeurs, mais à condition qu’ils lui adressent des lettres d’excuses individuelles. Requêtes auxquelles ont satisfait soixante-douze (72) employés dont 68 ont repris le travail. « Les autres n’ont pas pu reprendre parce qu’ils ont refusé de suivre les conseils de la CSTT », a déploré le Secrétaire Général de la CSTT.