Institué par les pouvoirs publics, le Centre d’accès au droit et à la justice pour les enfants (CADJE), autrefois appelé Brigade pour mineurs, est un des maillons essentiels de la chaine de détention (sic) ou de prise en charge des enfants en conflit avec la loi.
« Le CADJE a pour mission la prise en charge holistique des enfants en conflit avec la loi », a indiqué Mme Mana Assiah, directrice du CADJE de Cacavéli à Lomé, en marge d’une remise de kits de démarrage à des enfants dans le cadre de la 3e phase du projet Justice pour la réhabilitation des jeunes de l’Union chrétienne de jeunes gens (UCJG).
« Les enfants de 15 à 17 ans, lorsqu’ils sont en conflit avec la loi, la loi autorise qu’on les garde au CADJE pour soit la procédure pénale, soit la procédure sociale. Dans la prise en charge, on finit toujours par une réinsertion », a-t-elle souligné. C’est dans la réinsertion justement que s’investit pleinement l’UCJG, en prenant en charge l’apprentissage d’un métier par les enfants et les plaçant dans des familles….
« A la création du centre, c’était prévu une trentaine d’enfants. Mais avec la délinquance qui prend de l’ampleur, ça nous arrive d’aller jusqu’à 40-50 », nous apprend la première responsable du Centre, et de détailler les infractions souvent commises par les enfants et qui les y a conduisent. « Les infractions que les enfants commettent souvent, tout comme les grands, il y a le vol, le viol, les crimes – ce n’est pas nombreux. L’infraction la plus fréquente, c’est le vol, et aujourd’hui surtout celui de ferrailles ».
« Les enfants se disent que c’est « gakpo gbegble » (de la ferraille) qu’ils ont prise. Mais quand le propriétaire vient, il dit qu’il devrait faire un truc avec et peut l’estimer à un million de FCFA. Alors que pour l’enfant, c’est juste un truc gâté qu’il a pris, et souvent c’est à peine à 10 000 F qu’il le vend», a dit Mme Assiah, assurant que plusieurs pensionnaires du CADJE de Lomé ont réussi leur insertion sociale.