Kodjo, Awoussou et Komi. Ce sont là les trois (03) Kpassra désignés mandataires de la famille depuis 2018 et donc les vrais devant la représenter et agir en son nom, dans le litige foncier den cours depuis des années à Dzagblé-Gbamakopé. Ils sont montés au créneau, ce vendredi 16 juillet 2021, au cours d’une visite organisée avec une équipe de journalistes dans la localité, pour le signifier et désavouer les frères mandataires révoqués et leurs agissements.
« Il y a deux de nos frères et sœurs, Komlanvi Kpassra et Abla Kpassra, nous (la Collectivité Kpassra) avons révoqué leur mandat depuis 2018. Mais aujourd’hui, ce sont eux qui agissent toujours au nom de la collectivité, écrivent sur les maisons des gens, les cassent, les violentent, au grand dam de la famille Kpassra même », a fustigé Kodjo Kpassra, avec à ses côtés Awoussou Kpassra.
« La famille Kpassra en fait est constituée de trois (03) branches à savoir, les Agbo, les Alonyikou et les Alowadan. Je suis de la même branche que Komlanvi et Abla qui agissent depuis un moment (…) Ce sont lui (Komlanvi) et son frère qui étaient auparavant mandataires. Mais à la mort de ce dernier, il est allé chercher d’autres personnes à Bè-Dagbovie pour en faire des mandataires, agir dans la localité et martyriser les acquéreurs », a-t-il ajoutés, en présence de certains acquéreurs victimes des brutalités et autres vols de biens, au cours de la dernière et nième tentative de déguerpissement commanditée par les anciens mandataires.
« Quand ils ont commencé ces agissements, nous leur avons signifié de cesser, mais ils ont refusé. Notre frère là nous a dit que nous ne pouvons rien contre lui, parce qu’il travaillerait avec une fille d’Eyadema, et si nous persistons, ce qu’on subira à Lomé, on ne s’en sortira pas. Nous sommes allés porter plainte et nous avons pris un soi-transmis pour qu’on l’arrête. Mais la fille a appelé le commissaire, l’a menacé, lui disant de ne pas se mêler de cette affaire, parce qu’elle l’enverrait loin », confie par ailleurs Kodjo Kpassra.
Tout comme les acquéreurs victimes, les nouveaux et vrais mandataires avouent ne rien comprendre à la situation et surtout au silence des gouvernants, et d’interpeller le chef de l’Etat Faure Gnassingbé pour « faire cesser les violences exercées sur les acquéreurs, les casses et démolitions de maisons ». «Il y a des veuves, des gens sont sous prêt, on vient casser leurs maisons et leur demande de repayer dans un mois. Nous sommes dans quel pays comme ça ? », fustigent-ils.
Certains acquéreurs sont prêts à repayer pour leur terrain, s’il s’avérait que c’est la collectivité Kpassra qui est le vrai propriétaire des terrains en litige et qu’ils ont acheté chez des personnes indues. Mais ils sont désemparés par le flou total qui entoure ce dossier et leurs craintes, c’est de voir d’autres individus sortir de l’ombre plus tard et se réclamer propriétaire des terrains en question, et le cycle va ainsi recommencer. A les en croire, les Kpassra ne sont pas les seuls à réclamer propriétaires des terrains en jeu, d’autres personnes s’étaient déjà présentés. Certains acquéreurs confient avoir acheté leur terrain chez les Gbama, d’autres chez les Dabla, d’autres encore chez les Agbi.
Les nouveaux mandataires sont plus conciliants avec les acquéreurs menacés de délogement. « Une fois qu’ils ont acheté les terrains, ils les ont déjà achetés. On ne va pas les chasser, mon va juste leur faire savoir que ceux qui les leur ont vendus, ont été déboutés au procès. Maintenant la façon dont ils vont nous payer, c’est à nous de le leur dire. En fait, on va s’asseoir et s’entendre auparavant », déclare Kodjo Kpassra.
Nous reviendrons, dans un prochain article, sur les témoignages des brutalités subies par les acquéreurs lors des dernières tentatives de déguerpissement exécutées par les forces de l’ordre, sous instigation des anciens mandataires Komlanvi et Abla Kpassra, au nom de la mystérieuse et anonyme dame qui réclamerait la propriété de tout le village de Dzagble-Gbamakopé et est à l’origine des misères faites aux centaines d’acquéreurs de bonne foi.