« Nous sommes maintenant dépassés par un certain nombre d’événements qui créent de la désolation dans notre vie quotidienne. Nos cœurs saignent et nous ne savons plus à qui se confier ». C’est le cri de cœur poussé par les collectivités Kpata, Katawa et « ayibo, au cours d’une conférence de presse ce samedi 14 mai à Sagbado-Logoté, au sujet d’un litige les opposant à la famille parente Boglo. Elles se disent victimes d’une conspiration entre ces derniers et des acteurs de la justice pour les déposséder de leurs terres. De quoi est-il exactement question ?
Les collectivités protagonistes dans ce litige, disions-nous, sont parentes, descendantes d’un même aïeul, Alain Kotokou. Ce dernier, selon le récit de la généalogie, avait trois (03) enfants : Kpata, Katawa et Dovlo. Avant de mourir, nous revient-il, il leur a partagé son domaine foncier sis à Aflao-Kpodzi. Contrairement aux deux premiers, Dovlo n’aurait pas eu d’enfants et aurait adopté deux garçons, Dayibo et Boglo. C’est justement la descendance de ce dernier enfant adopté qui a ouvert un front contre ses ascendants Kpata et Katawa, de même que les Dayibo.
En effet les Boglo, la 4e génération, faut-il préciser, se sont entre-temps levés pour revendiquer la jouissance d’un terrain de 7 ha 31 a 90 ca sis à Ségbé-Zanvi appartenant aux Kpata, l’estimant propriété de leur aïeul commun Alain Kotokou et donc devant faire l’objet d’un partage collectif entre les fils de ses descendants. Opposition des Kpata qui font observer que leur ancêtre Alain Kotokou n’avait pas de terrain à Ségbé-Zanvi, mais à Aflao-Kpodzi (12 ha environ) et que si cet immeuble querellé lui appartenait aussi, il aurait pu le partager entre ses trois enfants avant de trépasser.
« Malgré toutes les explications fournies aux Boglo, ils ont maintenu leur position jusqu’à ce que l’affaire a été traduite devant la justice. En première instance, les Boglo…ont gagné le procès. N’étant pas satisfaits, et comme le permet la loi, nous avons fait appel à la Cour d’Appel de Lomé et là-bas aussi, ils ont été vainqueurs. Malgré tous les arguments et les preuves que nous avions apportés, la justice n’a pas dit le droit. C’est après que nous avons compris qu’il y a des magouilleurs qui nous tapent dans le dos et influencent les décisions de la justice », fustigent les collectivités Kpata, Katawa et Dayibo, dans une déclaration conjointe présentée aux journalistes et retraçant le litige.
Selon toujours nos interlocuteurs du jour, suite à la décision de justice, il était question de procéder au partage du domaine convoité à Segbe-Zanvi. Mais, nous revient-il, les Boglo auraient fait croire à l’expert commis par la justice que Katawa n’aurait pas eu de descendance et ainsi le terrain a été partagé seulement entre eux et les Kpata, en plus en l’absence de ces derniers qui, nous ont-ils déclaré, n’ont nullement été informés et donc invités à être présents le jour du partage.
La progéniture de Katawa – qui existe donc bel et bien – et celle de Dayibo – l’autre fils adoptif de Dovlo – font tierce opposition à l’arrêt N°371 /2021 rendu le 3 juin 2021 par la Cour d’Appel de Lomé pour les torts et griefs qu’il leur cause. Ces fils Katawa et Dayibo affirment que le terrain sis à Ségbé-Zanvi est la propriété exclusive des Kpata et donc ne saurait être partagée avec les Boglo. C’est suite à cela que le Président de la Cour d’Appel de Lomé, Kominte Dindangue, par ordonnance N°1364 datée du 24 août 2021, a ordonné un sursis à exécution de l’arrêt susévoqué, même si entre-temps l’expert a procédé au partage du domaine entre les Kpata et les Boglo. L’affaire est donc actuellement pendante devant la justice.
« Ce que nous disons, il y a le droit, les hommes de droit, les autorités administratives…il faut leur exposer ça », a requis à la presse Woto Kokou Kpata, le mandataire de la collectivité Kpata, particulièrement révolté contre le parti pris du juge Kokou Toke, et de pester : « Quand on a trois enfants, on leur partage les biens avant de mourir, est-ce le mort qui est revenu partager encore ? ». « Nous nous sommes levés pour la vérité (…) Que les autorités règlent ce litige, sinon…Si le Président Faure Gnassingbé ne s’occupe pas de ce problème, il risque d’y avoir conflit entre nous et les Boglo », a interpellé le mandataire.