La Dynamique pour la majorité du peuple (DMP) n’apprécie pas l’audit externe du fichier électoral réalisé par l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et surtout sa conclusion de fiabilité (dudit fichier). Le regroupement a dit tout le mal qu’il en pense, au cours d’une conférence de presse ce mercredi au siège de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) sis à Bè.
« La façon dont cette mission a été conduite de manière clandestine, prouve qu’il y a une volonté de s’associer à la dictature pour nuire encore aux Togolais (…) Nous contestons cette mission de l’OIF », a indiqué Gérard Adja, Secrétaire Exécutif de la DMP.
Dans une déclaration liminaire rendue publique à l’occasion, la DMP, qui a rencontré le lundi 20 novembre dernier la Représentante de l’OIF pour l’Afrique de l’ouest, Mme Thi Hoang Mai Tran, pour requérir des explications sur la prestation des experts de l’organisation francophone, l’accuse d’avoir travaillé « dans la clandestinité et l’opacité ».
« On ne peut pas conclure que le fichier électoral obtenu des derniers recensements est fiable (…) L’OIF, en acceptant de procéder à l’audit du fichier dans les conditions où il s’est déroulé, a compliqué le problème contre lequel se battent les Togolais qui veulent l’alternance démocratique », fulmine la DMP, rappelant le non-enrôlement de plusieurs électeurs et autres irrégularités ayant entaché les opérations notamment dans la zone 1.
« Au lieu d’aider à organiser des élections transparentes, l’OIF a joué le jeu du pouvoir qui, se sachant en difficulté avec une partie de son opposition, est allé la chercher pour intervenir en catimini. L’OIF, au lieu d’aider à résoudre le problème togolais, apparait comme faisant lui-même partie du problème », assènent Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson et les siens, et de souligner tenir l’organisation responsable des « développements déplorables éventuels » de son acte.
Profitant de l’occasion, la DMP a souligné que « les problèmes du Togo ne sauraient se ramener aujourd’hui à la simple question électorale » et que la situation « nécessite une assise inclusive qui doit déboucher sur une transition avec une gouvernance transparente et vertueuse », expliquant que « le gouvernement a l’obligation d’organiser les élections législatives au plus tard le 30 novembre 2023 » et « perdra toute légitimité à partir du 31 décembre 2023, date de l’expiration du mandat de l’actuelle Assemblée nationale d’où il tire sa légitimité ».
La DMP, au cours de cette sortie, s’est aussi prononcée sur d’autres sujets dont le prix décerné le 16 novembre dernier par le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) au confrère Ferdinand Ayité, le fair-play de George Weah qui a accepté sa défaite au dernier scrutin présidentiel au Liberia, l’incarcération des journalistes Loïc Lawson et Anani Sossou, les actes de violences des milices du pouvoir à l’égard de Poro Egbohou, membre de la conférence des présidents de la DMP avec l’incendie de son véhicule…