Empêchée le 5 septembre dernier, la projection du film « Selma » du leader noir américain Martin Luther King a eu finalement lieu hier vendredi, à la maison de la Santé. Avec présence effective du Club Nubueke Adidogome.
Les Marches de Selma à Montgomery désignent trois marches de protestation, menées en Alabama en 1965, qui ont marqué la lutte pour les droits civiques des Afro-Américains aux États-Unis. Ce film est plein d’enseignements sur la lutte non-violente et illustre parfaitement les différents états psychologiques dans une lutte pour plus de justice sociale.
« Ce film est une leçon parfaite contre le discours actuel : « Les togolais ont trop donné ». En voyant ce que les noirs américains ont fait en 1965 et ce que le meurtre de Georges Floyd a créé en 2020, c’est une irresponsabilisation de chanter :“ Les togolais ont trop donné ”. Tant que la liberté n’est pas encore présente, la lutte doit continuer. Et la liberté est une quête permanente », croit dur comme fer Fovi Katakou, le Président du Club Nubueke Adidogome.
Initiative des Universités sociales du Togo (UST) visant à conscientiser les citoyens, dans le cadre de ce qui est dénommé « café citoyen », la projection de ce film avait été empêchée il y a trois (03) semaines à Adidogome devant la maison de Fovi Katakou par l’intervention des forces de l’ordre, sous prétexte de la crise de la Covid-19. En fait un simple alibi pour entraver cette action d’éveil des consciences.
Cinq (05) des personnes suivant le film dont Fovi Katakou lui-même et l’universitaire Roger Folikoue avaient été arrêtées et les matériels de projection saisis. Si les personnes appréhendées avaient été libérées quelques heures après, les matériels n’ont été récupérés qu’après paiement d’une amende symbolique de 3000 F par les UST. Tout porte à croire que Martin Luther King ne fait plus peur ou que le coronavirus est fini ou devenu inoffensif…