Une rencontre entre un groupe de citoyens et le Secrétaire Général du Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) Dr Gilbert Tsolenyanu, hier lundi à la Maison de la Santé, consécutivement au décès le 8 octobre dernier de la parturiente Ornella Laine et pour mieux comprendre les circonstances, a permis d’avoir une caricature (de plus) de la situation déplorable dans les hôpitaux publics du Togo qui ne permet pas au personnel soignant de donner le meilleur de lui-même. Illustration palpable du manque d’équipements, la Maternité ne dispose que d’un (01) seul brancard.
« Les centres de santé sont dans un état de délabrement qui ne permet pas aux soignants de faire leur travail correctement. Quand on imagine qu’il n’y a qu’un seul brancard à la Maternité du CHU SO pour transporter aussi bien les morts que les femmes enceintes, on comprend aisément l’ampleur du problème », a twitté Alain Anifrani, membre de la délégation de citoyens composée par ailleurs de Tchéka Malou, Eléonore Kodjovi et Pidenam Sama, dans une sorte de feedback fait suite à la rencontre.
Lorsqu’on sait que généralement dans les traditions africaines dont togolaises, les effets vestimentaires et autres utilisés sur un malade ou accidenté finalement décédé sont habituellement brûlés, ou du moins sont soumis à certaines cérémonies avant d’être réutilisés par des vivants, l’on peut légitimement appréhender le fait d’utiliser le même brancard pour transporter aussi bien les morts que les vivants, qui plus est, les femmes enceintes dont le travail est un tutoiement de la mort…
Alain Anifrani et ce groupe de citoyens togolais ne veulent en tout cas pas rester les bras croisés ; ils entendent jouer leur partition pour une amélioration de la situation. « Notre première action concrète, en attendant d’avoir l’opportunité de rencontrer le chef de l’Etat, va être d’acheter un brancard pour la maternité du CHU-SO pour au moins séparer la prise en charge des femmes enceintes du transport des morts vers la morgue », a annoncé M. Anifrani, et d’ajouter que « toutes les bonnes volontés qui veulent y contribuer sont les bienvenues ».