La famille de Dodji Koffi Koutsouatsi, tué dans la nuit du 22 avril 2020 à Adakpamé lors du couvre-feu, déplore les manœuvres de la justice devant la plainte déposée depuis le 30 avril. Elle l’exprime à travers un communiqué de presse rendu public ce samedi. « Le silence du procureur de la République nous inquiète et nous amène à penser à un plan pour faire disparaitre les traces avant l’autopsie », relève-t-elle, et d’insister que les auteurs de sa mort paieront.
Communiqué de presse de la famille du feu KOUTSOUATI Koffi Dodji
Le drame s’est produit dans la nuit du 22 avril 2020 aux environs de 22h00, dans notre quartier ici à Adakpamé (Lomé). Alors que tous dormaient au domicile de Monsieur KOUTSOUATI Koffi Dodji, ce dernier a senti à un moment donné les besoins d’aller aux toilettes. Il informa à cet effet sa femme et sortit faire ses selles dans une réserve publique située à 100 mètres. Il avait pour éclairage une torche et s’était muni d’une houe pour faire ses besoins dans les conditions les plus hygiéniques possibles. Il faut souligner qu’il n’existe pas de toilettes dans leur maison et le WC Public est fermé à cause du couvre-feu.
Emportée par un profond sommeil, sa femme ne s’est rendu compte de l’absence prolongée de son mari à ses côtés qu’autour de 1heure du matin. Aussitôt, elle s’est mise à alerter ses beaux-frères pour les informer de la situation de la curieuse disparition de son mari. Une panique généralisée a gagné toute notre famille qui ne savait à quel saint se vouer, compte tenu du couvre-feu qui nous empêchait de mettre pieds dehors à la recherche de notre fils KOUTSOUATI Koffi Dodji.
Ce n’est qu’après cinq (05) heures du matin que nous avons osé sortir et sommes surpris de découvrir à quelques mètres de la maison le corps sans vie de notre fils, à la devanture de la place publique de notre collectivité. Nous avons constaté sur les lieux des traces ou des pas des chaussures rangers depuis l’endroit où gisait le corps jusqu’au lieu où il était censé faire ses besoins.
Nous rappelons qu’en sortant de la chambre pour aller faire ses besoins, KOUTSOUATI Koffi Dodji portait un slip et il avait noué un pagne autour de la hanche.
Les informations recueillies ce matin auprès des voisins attestent des échanges entre des éléments de forces de l’ordre et la victime qui criait en ces termes : « Laissez-moi, qu’est-ce que je vous ai fait, laissez-moi, je vais mourir… . ». C’est déplorable et inadmissible.
Au nom de toute la collectivité, nous tenons à vous témoigner toute notre reconnaissance aux populations du Togo en général et aux personnes qui, à ce moment très douloureux, nous ont soutenus en se déplaçant vers nous. La famille KOUTSOUATI et le feu Dodji, là où il est, ont vu le niveau de votre indignation et vous remercient.
Nous n’oublions pas le travail des hommes de médias et souhaitons la poursuite de votre accompagnement médiatique dans notre bataille pour que justice soit faite dans le meurtre de notre fils. Nous exprimons également notre reconnaissance aux organisations de défense des droits de l’homme, notamment la LTDH et l’ASVITTO pour leur sens de professionnalisme et leur détermination à nous accompagner pour obtenir justice.
Nous vous informons que nous avons déposé, depuis le 30 avril 2020, une plainte auprès du procureur, afin de connaitre les auteurs du meurtre de notre fils KOUTSOUATI Koffi Dodji et que ceux-ci soient punis selon la rigueur de la loi.
Depuis lors, nos suivis n’ont rien donné. Cette lenteur dans une affaire pareille où nous avons demandé l’autopsie nous inquiète, et c’est pour cette raison que nous avons voulu alerter l’opinion nationale et internationale. Le silence du procureur de la République nous inquiète et nous amène à penser à un plan pour faire disparaitre les traces avant l’autopsie. C’est pourquoi nous demandons l’impartialité des juges pour faire la lumière dans cette affaire et consoler la veuve et l’orphelin. La mort de notre fils ne restera pas impunie.
Fait à Adakpamé, le 11 juillet 2020
Pour la collectivité
KOUTSOUATSI Togbé