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Non-voyant, agriculteur…Ce qu’est devenu l’ancien ministre de la Transition Kokouvi Masseme, en exil depuis 30 ans

Le tabloid Par Le tabloid
7 décembre 2021
dans Projecteurs
Non-voyant, agriculteur…Ce qu’est devenu l’ancien ministre de la Transition Kokouvi Masseme, en exil depuis 30 ans
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Ancien ministre de l’Intérieur dans le gouvernement de Transition de Joseph Kokou Koffigoh, Kokouvi Masseme vit en exil depuis 1991. En marge de la conférence de presse organisée par la collectivité Massémé le 27 novembre dernier sur le litige foncier à Akato Avoemé Massemekope, il a bien accepté parler de sa situation personnelle, de ses tribulations…Exil, tractations vaines de retour au pays, regrets sur la politique togolaise, décès et exil des jeunes togolais à cause de la lutte démocratique, envies de revenir au bercail, chagrins liés au litige foncier, état de non-voyant, reconversion en agriculture…Il a tout dit. Ci-dessous ses propos.

Départ en exil et reproche

« Ça fait 31 ans que je suis en exil (…) J’étais ministre dans le gouvernement de Transition de Koffigoh, et lorsqu’il y avait eu l’attaque de la Primature en décembre 91, j’étais parti au Ghana où je suis resté pendant 7 ans. Pendant mon séjour, il s’était passé beaucoup de choses, des attaques à Lomé dans lesquelles mon nom a toujours été cité. Bien qu’il n’y ait pas de preuve de mon implication dans ces genres de choses, mon nom a été cité comme l’auteur principal (…) Il y avait des insinuations par-ci par-là, jusqu’à ce que, en 1998, ne pouvant plus rester au Ghana, parce que c’était devenu très dangereux pour moi, j’étais parti en Allemagne.

Comme c’était l’époque de la lutte démocratique, franchement en Allemagne, je n’étais pas resté les bras croisés (…) Nous avons porté le message des démocrates un peu partout en Europe pour décrier la situation qui prévalait dans notre pays. Nous avons travaillé avec des journaux, fait des démonstrations, beaucoup de choses en Allemagne, au siège de l’Union Européenne, en France, voire aux Etats-Unis. Etant une personne ressource, j’étais sollicité la plupart du temps par les Togolais de l’extérieur pour intervenir auprès des autorités d’accueil sur leur situation. Ce qui explique que la plupart avaient eu même leur séjour à cause de moi (…) Je crois que la crise s’est terminée avec la mort du Président Eyadema ».

Tentatives vaines de retour au Togo

« Lorsqu’en 2009, le Président Faure était arrivé en Allemagne, j’avais conduit une délégation des Togolais pour le rencontrer. Nous lui avons soumis un mémorandum. Bien sûr le Président avait pris en compte ce que nous avons dit là-dedans, mais les choses n’ont pas changé comme on le souhaitait. J’avais tenté, plusieurs fois, de revenir ; j’ai fait des dossiers directs avec le Chef de l’Etat, j’en ai fait à travers le HCRRUN (Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale) (…) Apparemment, le Président ne voit aucun inconvénient à mon retour, d’après ce qu’on me dit. Mais des sources bien informées le voient mal.

(…) Lors des travaux de la CVJR (Commission Vérité, Justice et Réconciliation), nous avons tenté mon retour pour apporter mon témoignage et en même temps profiter pour rester au pays, le dossier était très avancé, Mgr Nicodème Barrigah s’en était mêlé lui-même, même le chef Agokoli. Mais finalement, le dossier n’a pas abouti pour des raisons que je ne peux pas évoquer ici. La CVJR était obligée de charger une sous-commission pour venir nous rencontrer à l’extérieur. Donc avec Mgr Barrigah, le chef Agokoli et autres, nous avons discuté profondément de mon retour. Mais les promesses qui m’ont été faites, à leur retour, n’ont pas été tenues.

J’avais par ailleurs fait des tentatives avec le ministre Voulé (Frititi) à l’époque, qui voulait servir de médiateur, tout était préparé à partir du Ghana, Gbikpi  était ambassadeur (…) Si tout cela n’avait pas abouti, c’est qu’il y a anguille sous roche.

Après ça, j’ai fait des tentatives avec le HCRRUN. Mme Awa Nana et toute son équipe s’étaient mobilisées pour m’accueillir, il y a deux (02) ans ; mais j’avais de petites exigences ou demandes que j’ai formulées, mais qui n’avaient été satisfaites. En l’occurrence, j’avais demandé un passeport pour rentrer, cela m’a été refusé. J’ai demandé un laissez-passer, on m’a dit non, il faut revenir, nous-mêmes on va vous accueillir à la frontière. C’est flou (…) Au dernier moment, j’ai eu des informations très sérieuses qui me signifiaient que mon retour n’était pas souhaité. C’est pour ça que cette demande est restée en sursis encore au HCRRUN jusqu’aujourd’hui ».

Envie de revenir, mais avec les autres exilés

« Jusqu’aujourd’hui, au moment où je vous parle, j’ai bien envie de revenir. Après 31 ans d’exil, ce n’est pas facile.  Mais voyez la situation à Akato actuellement. Et je vous dis que si Akato est dans cette situation, je soupçonne que c’est peut-être à cause de moi qu’elle n’est pas encore stabilisée. Parce que les collectivités qui sont à l’ouest de la mienne, on y a recruté beaucoup d’agents de renseignement en leur sein et ils travaillent étroitement avec les autorités sécuritaires de notre pays. Et la plupart, ce sont des gros bras, des groupes vraiment violents, ce sont eux qui nous font les menaces. Je suis ici et j’observe de loin ; mais il est toujours de mon souhait de retrouver ma mère patrie.

Ma deuxième préoccupation, et ça, je le dis les larmes aux yeux, nous, hommes politiques togolais, n’avons jamais voulu assumer nos responsabilités. On avait parlé, les jeunes nous ont suivis, la plupart ont perdu leur vie et les dépouilles de certains sont encore dans les pays étrangers, leurs familles abandonnées, éparpillées partout. Imaginez qu’en tant que leader, moi je revienne mourir et sois enterré dans mon pays, alors que la dépouille de Vincent Tokofai est encore à Accra, celles de Folly Bertin, Amegan Félix sont quelque part dans le monde et tant de jeunes que nous avons perdus comme ça en exil…

Lorsque nous avions entrepris les démarches avec le Président, j’ai qu’il ne suffit pas que moi seulement je rentre, que ce retour doit être quelque chose de général. Moralement, ça m’affecte. Vais-je revenir en martyr, en héros ou en traitre ? Si je reviens, les Togolais vont-ils m’applaudir ou bien cracher sur moi ? Comment sera ce retour ? Je ne sais pas, ça me chiffonne. Ces jeunes-là qui ont perdu la vie, personne n’en parle plus, c’est le silence total. C’est l’une de mes plus grandes préoccupations. J’avais suggéré au chef de l’Etat que si nous voulons faire une vraie réconciliation, il faudra qu’on prenne compte de tout cela et qu’on organise un vrai retour pour tout le monde, y compris les morts. Mais les gens n’entendent pas ça de cette oreille. C’est ça le problème. Il ne faudrait pas que ce soit un retour de Masseme, mais un retour des Togolais qui sont partis, et les vivants, et les morts. Est-ce possible avant la fin de ma vie ? Je ne sais pas.  Mais ces jeunes qui sont morts, la plupart, ce sont nos enfants. Moi, mes enfants sont vivants, moi je suis encore vivant. Je me demande même pourquoi jusque-là moi je ne suis pas mort. Peut-être que la mission n’est pas encore terminée. Alors, je lance un appel à tous les Togolais de penser à ces jeunes-là, ces frères qui, pour rien, par nos erreurs peut-être, ont perdu leur vie. J’en ai enterré. On leur a dit des choses auxquelles ils ont cru. Mais aujourd’hui, nous faisons croire que tout ce que nous avions dit, n’existe plus.  Est-ce normal ? Donc c’est surtout ça ma préoccupation (…) J’avais évoqué ce problème au chef de l’Etat ; si vous voyez mon intervention de Berlin en 2009, vous allez comprendre que ma préoccupation va surtout pour les Togolais de l’extérieur.

Bon, on a créé maintenant une Direction des Togolais de l’extérieur, mais est-ce que c’est pour nous tous ? Est-ce que ce ministère des Togolais de l’extérieur s’occupe vraiment des Togolais ? Les vrais Togolais de l’extérieur, en principe, ils sont tous des réfugiés. Puisqu’avant 1990, les Togolais ne sortaient pas, ils n’allaient nulle part. Mais c’est avec le mouvement démocratique que beaucoup se sont retrouvés à l’extérieur. Et comme je l’avais dit au Président, leurs contributions ne manquent pas dans le pays. Si on voit tout ce que les Togolais de la diaspora, ces jeunes-là qui étaient partis, malgré eux, apportent à l’économie nationale, c’est important aujourd’hui. Il faut qu’on s’occupe un peu d’eux (…) Parmi eux, il y en a qui reviennent aujourd’hui de temps en temps ; mais il y en a aussi qui ne peuvent toujours pas revenir. Et ceux qui reviennent, ils sont tous passés par le système des réfugiés. C’est après qu’ils ont retrouvé les nationalités allemande, française et autres. Mais ils ont toujours soif. Voilà, en tant qu’un des premiers responsables de cette situation, et je l’assume, je suis toujours gêné de rentrer au Togo sans eux. Il faut que ce soit un acte politique de grandeur que le gouvernement  pose. Les Togolais de l’extérieur doivent rentrer dignement. Certains sont morts, il y en a qui avaient perdu leur boulot, leurs parents avant de partir (…) Il y en a qui ont connu de vrais drames avant de partir, donc connaissant un peu le fond de tout cela, je suis très gêné de faire croire au monde qu’il n’y avait que moi seul.

Maintenant je suis même invalide, et à mon retour, je vais faire quoi ? Je fais paisiblement mon champ à Tadjebou. Quand je vais revenir au Togo, je serai où et je vais faire quoi ? (…) Mais le pays me manque. Tôt ou tard, je rentrerai au Togo, d’une manière ou d’une autre. Mais je suis sûr tout au moins que je ne rentrerai pas dans un cercueil, je rentrerai vivant. Un jour on se retrouvera ensemble à Akato, on va fêter mon retour, manger la pâte, jouer de la musique et danser ».

Akato se vide de ses autochtones

« Tout ce que je vois à Akato et dans toute la commune du Golfe 7-là (…) Notre canton, c’est un canton orphelin, nous n’avons pas de chef, ni député, ni conseiller, on n’a même pas  de référence politique, les gens sont laissés à eux-mêmes. Si je suis là, j’apporterai peut-être une petite contribution. Qu’est-ce qu’Akato, Aflao deviendrait dans un futur prochain ? La région sera vidée de ses autochtones, ils vont tous partir ; ils sont même déjà presque tous partis, parce qu’ils ont construit des maisons partout au Ghana. Et puis, vous allez voir, leurs maisons (à Akato, Ndlr) sont toutes tombées en ruine. A côté il y a des acquéreurs qui ont bâti de grandes maisons, mais les vrais autochtones ont des ruines. Est-ce que cette situation restera éternelle aussi, quand quelqu’un sait que c’est le terrain de son père, c’est là où on avait enterré son cordon ombilical, c’est là où il avait enterré ses parents ? Il va chercher d’une manière ou d’une autre à revenir un jour. Et il peut revenir pacifiquement ou bien par la force.

Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’ils viennent construire ici (au Ghana, Ndlr) (…) Les fermetures de frontières maintenant sont considérées comme des outrages, les gens n’arrivent pas à tolérer ça parce qu’ils sont écartelés entre les deux pays. Il y en a qui habitent ici et vont travailler là-bas. Si on insiste sur cette fermeture, ça peut déboucher sur d’autres choses. Des gens ont mis toutes leurs fortunes ici, construit des maisons, c’est d’ici qu’ils partent pour aller faire leurs affaires à Lomé, et quand on ferme la frontière, c’est la catastrophe (…) C’est parce que nous-mêmes nous avons encouragé ce départ. Les gens se croient plus en sécurité ici que là-bas, ils vendent leurs terrains pour venir construire ici. Tous les jeunes de chez nous sont maintenant partis à Accra. Sur plein de terrains à Wuraba là-bas, ce sont les Togolais qui y construisent. Certains grands hommes d’affaires togolais sont maintenant au Ghana. Donc première conséquence, la région va se vider de ses autochtones qui vont chercher d’une manière ou d’une autre un jour à revenir, de force ou de gré. Même si ce ne sont pas eux-mêmes, ce seront leurs enfants. Quand ils auront tout, ils vont demander un jour à leur papa, nous venons d’où ? Et les régions d’accueil aussi peuvent les rejeter un jour.

Quelle que chose a failli m’arriver au village où j’étais, un petit village ; mais comme je suis un homme âgé, tout le monde me respecte. Un jour, un jeune faisait le tissage et mon petit chiot est allé croquer ses fils. Il s’est mis en colère et a voulu battre le chiot, les femmes qui travaillaient chez moi s’étaient révoltées contre lui. Le jeune était venu se plaindre à moi pendant la nuit ; je lui ai dit qu’il est nuit, il n’a qu’à partir, mais il insiste. Quand je m’étais énervé, j’ai pris ma canne, et c’était dans l’obscurité, elle l’a cogné et le sang a commencé à sortir. Il est parti ameuter les jeunes de son groupe, des fumeurs de drogue, et ils se sont rués sur ma maison pour la brûler. Vous voyez, un étranger est toujours un étranger. Quel que soit l’accueil qu’on te donne, tu es étranger. On n’est toujours mieux que chez soi.

J’ai voyagé partout dans le monde, mais nulle part le bonheur ne m’attend. Il faut que les gens reviennent chez eux. Vous allez comprendre que quelqu’un qui a tout, qui est en Europe, en Amérique, pense toujours à son pays (…) Il a toujours envie de revenir et il est prêt à faire toutes les dépenses pour ce retour ; même mort, on transporte la dépouille pour venir l’enterrer au pays. Vous voyez là l’un des caractères mêmes du départ forcé. Les gens ici, ils ne sont pas Ghanéens, ils le savent. D’ailleurs ils envoient toujours leurs enfants à l’école au Togo. Moi mes enfants ont failli faire des études ici, mais je les ai envoyés au Togo (…) Quelque part, un problème profond se pose ».

Malvoyant, reconversion en agriculture

« Je suis devenu non-voyant parce que je souffre de diabète pendant de longues années, et comme je suis rentré en Afrique et je ne fais plus suffisamment de soins, mes yeux sont atteints de glaucome. Je ne suis plus rentré en Europe depuis bientôt une dizaine d’années, donc le traitement n’est pas assez adéquat, mes yeux sont partis. Mais, vous savez, je ne suis pas le premier, ni le dernier non-voyant (…) C’est un handicap qui ne m’empêche pas de faire des activités. Moi-même, je ne m’en plains pas. Aujourd’hui j’ai plus de 70 ans (…) Ça dérange, mais ça ne me dérange pas (…) Je suis devenu agriculteur, je fais de grands champs, je fais la transformation du manioc en gari que j’exporte. Je cultive la patate douce, du voandzou, de l’arachide (…), j’élève des chiens, des chats, des moutons, etc.  J’ai même gagné le prix du meilleur agriculteur de toute la région ici en 2020 ».

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Tags: Kokouvi Masseme
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