“La meilleure arme de tout(e) combattant(e) véritable de la liberté, c’est une vaste et solide culture générale” Godwin TETE
Du fait de la PRÉGNANCE notoire du chômage de l’écrasante majorité des jeunes Togolais(es), ceux-ci ne sont pas à même de se procurer des livres requis par leur culture intellectuelle générale. Voilà pourquoi je me suis fait l’obligation – chaque fois que cela me paraît nécessaire et utile – de partager, avec des jeunes de mon pays d’origine, « la substantifique moelle » de tel ou tel bouquin.
Et voici que je viens juste de terminer la lecture de l’ouvrage collectif publié par les Editions loméennes Graines de Pensées, 2016, sous la direction de Kako NUBUKPO et Comlan Prosper DEH, portant le titre « L’ENVOL DE L’EPERVIER – le défi de l’émergence togolaise ».
Ouvrage dont la conclusion générale synthétise à merveille : (i) l’état économique, politique, social et culturel actuel du Togo ; (ii) le Sens dans lequel ce pays devrait aller s’il veut mériter d’être considéré comme un pays au regard du monde moderne.
À ce propos, je reproduis, ci-après, quelques extraits des pages 282-283 et 286-287 dudit bouquin.
LECTURE :
« Le diagnostic met en exergue :
Une forte influence du fait politique sur les liens sociaux au Togo, avec les risques de manipulation que cette situation comporte ;
Une forte défiance d’une bonne partie de la population vis-à-vis des autorités administratives et de tout représentant de l’État, qui se traduit par un fort clivage entre les gouvernants et les gouvernés ;
La prégnance de l’ethnie, du clan, de la famille sur les relations qui lient les Togolais entre eux ;
Une extraversion culturelle et religieuse du Togolais ;
Un déni de justice à tous les niveaux de la vie sociale, économique et politique, qui renforce la désaffection vis-à-vis de l’État et de ses symboles ;
Une insuffisance de modèles de références à tous les niveaux pour valoriser le patrimoine togolais et inspirer les jeunes générations ;
Une hybridation institutionnelle qui devient un facteur de confusion dans les pratiques et une immixtion de l’État dans l’espace de l’autorité traditionnelle qui devient (folklorisation des rites et coutumes, perte de prestige des chefs traditionnels…) ;
Une apparente opposition Nord/Sud basée sur des rivalités politiques et non sur un réel refus des populations de partager une communauté de destin ;
Une forte influence des femmes sur la vie sociale, politique et économique à travers l’histoire du Togo, qui reflète un potentiel considérable mais qui malheureusement n’est pas toujours réalisé ;
Une jeunesse togolaise prépondérante et engagée qui, dans le passé, était mue par un véritable patriotisme et un souci avéré du développement du pays, mais qui se retrouve aujourd’hui sans repères solides, devenant de fait vulnérable face aux manipulations »
« Au total, le Togo apparaît comme un pays à fort potentiel, une « valeur sûre » dans l’espace sous-regional en intégration accélérée, mais qui a besoin de se doter d’un fort capital de confiance en lui-même et en ses filles et fils, pour relever le défi de sa transformation structurelle. Dans ces conditions, et avec de tels atouts, l’émergence est un objectif atteignable.
Mais il importe de veiller à ce que, au final, ce soit une émergence mise au service de l’homme, c’est-à-dire une émergence qui prend en compte les besoins les plus intimes des citoyens et qui garantisse une redistribution des fruits de la croissance, ainsi qu’un bien-être partagé à divers degrés par l’ensemble de la population »
Salut!
Paris, le 18 novembre 2020
Godwin TETE