Dans ce petit entretien à nous accordé, à l’occasion de la journée internationale pour le travail décent célébrée le 7 octobre dernier, le Secrétaire Général de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (FTBC) Ayao Gbandjou revient sur la problématique dans le secteur bois, bâtiment, travaux publics et sylviculture au Togo.
Dites-nous, SG, c’est quoi un travail décent ?
Le travail décent se définit sous plusieurs aspects. Le premier, c’est un travail productif et convenablement rémunéré. Second élément, c’est que ce travail doit respecter les conditions de sécurité sur le lieu du travail. Troisièmement, ce travail doit respecter l’ensemble des conditions pour la protection sociale pour le travailleur et toute sa famille. Le dernier élément, c’est que ce travail doit donner la possibilité au travailleur de s’épanouir et s’insérer dans la société ainsi que la liberté fondamentale de s’exprimer sur ses préoccupations, c’est-à-dire mieux se nourrir, se vêtir, se loger et se soigner. En dehors de tout ça, ce travail doit fondamentalement lui donner les moyens de se syndiquer, prendre part aux décisions qui auront des conséquences sur sa vie professionnelle.
Quelle est la situation du travail décent dans le secteur bois, bâtiment et travaux publics au Togo?
Ramenant la question au secteur du bois et de la construction au Togo, il faut dire que c’est un secteur qui est laissé pour compte depuis des années malgré les grands travaux d’infrastructures qui sont faits ici et là. Le secteur est demeuré sans convention depuis plus de cinquante-trois (53) ans. Celles qui existaient avant les années d’indépendance sont devenues vétustes, en total déphasage et les travailleurs subissent les desiderata des employeurs et des sociétés sur le terrain. C’est tout récemment que nous avons fait sortir, avec la Direction Générale du Travail, les employeurs et nous-mêmes, une convention adoptée par les parties pour le secteur. Donc si nous prenons les dispositions, le contenu, on peut dire qu’il y a eu des avancées, mais il y a encore des choses à corriger dans cette nouvelle convention qui n’a pas encore fait un an. Nous espérons que les acteurs que nous sommes dans le secteur, les partenaires sociaux, nous allons faire en sorte que la révision de cette convention dans les jours à venir et son application effective permettent que nous puissions approcher le travail décent.
Sinon, actuellement, si vous voyez l’ensemble des chantiers qui se déroulent au Togo et les conditions dans lesquelles les ouvriers travaillent, je peux vous assurer qu’on n’est pas dans la logique du travail décent au Togo.
Un message aux acteurs du secteur à l’occasion de cette journée?
Le message que je peux lancer à nos camarades, c’est que c’est ensemble que nous devons nous organiser, nous battre pour l’obtention de meilleures conditions reflétant les éléments fondamentaux du travail décent. Donc nous avons encore du travail à faire sur le terrain. Nous demandons aux travailleurs des secteurs du bois, construction et sylviculture, de s’organiser davantage au sein des entreprises et des structures syndicales, de se former sur les droits et devoirs afin que nous puissions ensemble lutter pour les meilleures conditions de travail.
La FTBC, en tant que structure syndicale, reste ouverte à l’organisation des travailleurs dans les secteurs spécifiques bois, construction, bâtiment et travaux publics et nous espérons également qu’ils vont comprendre la nécessité pour eux de se former et d’être organisés pour qu’ensemble, nous puissions lutter pour un travail décent dans le secteur.