Le phénomène n’est pas nouveau, mais il prend de l’ampleur au fil des années et augmente les risques d’électrocution, d’incendie…Préoccupée, l’Association togolaise des consommateurs (ATC) sollicite «un regard attentif des autorités, pouvoirs publics, acteurs du secteur de l’électricité et des consommateurs sur l’ampleur du phénomène ». C’est par le biais d’une conférence de presse ce mercredi, à l’occasion de l’édition 2023 de la journée mondiale des droits des consommateurs.
« (…) L’ATC a estimé qu’il est important d’attirer l’attention de l’opinion publique, des autorités et des acteurs du secteur de l’énergie sur le phénomène des branchements anarchiques au réseau de distribution électrique de la CEET », a justifié Fridolin Koffi Adonsou, chargé des questions juridiques à l’ATC, évoquant la dangerosité du phénomène accentuant les risques d’électrocution, d’incendie, etc.
« La problématique des raccordements illégaux au réseau électrique appelés ‘’toiles d’araignée’’ », c’est le thème choisi par l’ATC et autour duquel a tourné la célébration de la journée mondiale des droits des consommateurs. Une sorte de contextualisation du thème mondial « Autonomiser les consommateurs lors de la transition énergétique » avec les réalités togolaises. Occasion de porter les phares sur ce phénomène de société au Togo et interpeller qui de droit.
Une vidéo réalisée par l’ATC à Segbe et projetée au cours de la conférence de presse a montré l’ampleur du fléau et sa dangerosité. « CEET, que faites-vous ? », « Gouvernement, réagissez ! », ce sont là des interpellations dans l’élément vidéo. « A chaque fois on fait des démarches (vers les autorités), mais rien (aucune réaction, Ndlr) (…) », s’est plaint Beneti Gagalo, le Vice-président de l’ATC, espérant que «peut-être avec cette conférence de presse, ils vont réagir ».
Mais à qui la faute ? Pour l’ATC, tout le monde est coupable, pointant du doigt autant les responsabilités de la CEET que celles des pouvoirs publics, des consommateurs, propriétaires des compteurs, des maisons dont on place les compteurs sur les murs, de même que des passants ou citoyens qui regardent ce phénomène sans le dénoncer. « La responsabilité est partagée, tout le monde est responsable chacun à son niveau …Nous savons que le consommateur a besoin d’énergie pour son confort de vie ; mais ce n’est pas pour autant qu’en voulant satisfaire son besoin personnel, on mette en danger la vie des populations », a indiqué M. Adonsou.
Dans son message de circonstance, l’association consumériste a mis toutes les parties devant leurs responsabilités. A la CEET, elle reproche d’installer les compteurs des raccordements illégaux et recouvrer des factures de consommation là-dessus, ce qui « s’apparente à une caution ou à un accord de principe sur la pratique ». Une image illustrative, c’est ce mur d’une maison à Segbe sur lequel sont installés au total vingt-six (26) compteurs. A l’Etat et aux pouvoirs publics, l’ATC fait grief de tarder à « trouver une solution durable à un problème qui prend de plus en plus de l’ampleur dans les localités du pays et surtout à Lomé ».
Mais l’association n’occulte pas les responsabilités des consommateurs et les violations des dispositions du Règlement technique de distribution (RTD) de la CEET dont ils se rendent coupables. « La violation…expose les consommateurs et les usagers qui s’adonnent aux raccordements illégaux aux sanctions de la loi » et « en cas d’atteinte à la sécurité publique (incendie, accident, électrocution, etc.), le consommateur/usager auteur de raccordement illégal peut faire l’objet de sanctions pénales », fait observer l’ATC.
Au demeurant, l’Association togolaise des consommateurs déclare avoir saisi les ministères en charge de l’Energie, de l’Administration territoriale, de la Sécurité et l’Autorité de règlementation du secteur de l’électricité (ARSE) pour « engager des actions concrètes pour enrayer le phénomène pour la sécurité des populations et un meilleur accès au courant électrique».