Arrêté le 17 mai 2021, poursuivi pour quatre charges (menace à l’endroit des autorités, outrage à l’endroit des autorités, diffusion de fausse nouvelle et trouble aggravé à l’ordre public) et jeté en prison le 28 mai, il a écopé d’une peine de 48 mois de prison assortis de 24 mois de sursis. Libéré le 10 février 2022 par la Cour d’appel de Lomé, il était de la conférence de presse de la Dynamique Monseigneur Kpodzro (DMK) vendredi dernier au CESAL et a témoigné de l’enfer de la prison civile de Lomé. Lui, c’est Paul Missiagbeto, le conseiller à la jeunesse du Président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) Agbeyome Kodjo.
« A un moment donné, je me suis retrouvé devant la mort et ce sont vos prières, vos supplications, vos soutiens de tous ordres qui m’ont sauvé (…) Je ne pensais plus revenir parmi vous parce que la prison civile de Lomé, c’est un centre de foudroiement de la vie des jeunes, c’est un centre de torture où il n’y a plus d’espoir pour ceux qui sont à bout. Il n’y a que la grâce de Dieu, la force de Dieu qui puisse vous faire sortir de là. Et quand vous sortez, soit vous êtes plus revanchard, soit vous êtes plus humain et vous empruntez le chemin du pardon. Moi je n’ai jamais été animé d’esprit de haine, ni de revanche ; c’est l’esprit de pardon, de réconciliation et d’acceptation mutuelle », a déclaré Paul Missigbeto, avant de se confier sur les dures réalités de la prison civile de Lomé.
« A la prison civile de Lomé, dans une chambre-salon, si je peux le dire ainsi, un petit espace, vous êtes quatre-vingts (80) –cent (100) personnes. Il y en a qui se tiennent debout, vous ne dormez pas parce qu’il n’y a pas d’espace pour dormir (…) La moitié reste debout, sinon les 3/4, de 17 heures à 6 heures. Et si vous êtes condamné à deux (02), trois (03) voire cinq (05) ans, c’est comme ça que vous allez rester debout jusqu’à la fin de votre peine. Aller uriner, c’est une équation difficile ; aller faire les besoins, c’est une équation mille inconnues ; manger, c’est très difficile parce que ce qu’on prépare là-bas, même leur chien ne mange pas ça. C’est inhumain ! (…) J’ai fait quatre mois, je n’arrivais pas à tenir, ce sont des gens qui me tenaient pour pouvoir marcher. Des maladies par ici, des troubles par-là, je ne m’appartenais plus», a-t-il affirmé.
« A un moment donné, vous regardez les pieds des gens, c’est enflé avec des chenilles qui sortent dedans. Des chenilles sortent des pieds des vivants, des jeunes, calibrés, compétents pour faire quelque chose pour ce pays », a ajouté M. Missiagbeto, et de pester : « Tout est fait pour détruire la vie des jeunes (…) Ceux qui sont là aujourd’hui, ils ont fait de ce milieu un endroit de torture, de mort ».
Paul Missiagbeto et la DMK sont manifestement porteurs d’une solution pour régler cette situation. M. Missiagbeto annonce en tout cas que « la DMK, à la fin de 2024, va transformer cet espace en un centre où la vie des jeunes, des hommes, des femmes sera sauvée », « pomper le souffle de vie à cet endroit avant la fin de 2024 », parlant d’un centre universitaire qui va respecter les normes humaines.