Le centre Christ Rédempteur de Lomé a accueilli ce samedi, une conférence organisée par l’association Le Rameau de Jessé et portant sur la démocratie et la jeunesse. Un panel suivi d’un débat et des prestations ont marqué cette matinée.
Les populations africaines aspirent à des changements, depuis très longtemps. Force est de constater qu’elles n’y sont pas encore arrivées. Même les élections ne leur apportent pas ces changements espérés. C’est le statu quo ! Des questions se posent. Le Rameau de Jessé pense, de son côté, que les populations africaines sont dans l’impasse parce que qu’elles ne connaissent pas ce qu’on appelle démocratie, leurs droits et devoirs, elles n’ont pas les réflexes de citoyens dans la société démocratique. L’association consacre une année pour réfléchir à l’ancrage de la culture démocratique chez les citoyens.
Pour que la démocratie soit bien ancrée en Afrique, elle a jugé bon d’impliquer les jeunes qui sont l’avenir du continent. Selon les estimations, l’Afrique comptera, en 2050, environ 1 milliard de jeunes, sur qui elle pourra compter pour faire bouger les lignes. La jeunesse constitue une force à ne pas négliger. Fort de ce constat, Le Rameau de Jessé les a rassemblés, ce jour, dans une conférence, autour du thème « 2050, un milliard de jeunes africains pour changer le monde ! L’engagement de la jeunesse pour l’ancrage de la culture démocratique».
« Nous avons fait une première conférence, au mois de novembre, sur le thème : ˮest-ce que c’est possible que la démocratie s’installe en Afrique ? ˮ Aujourd’hui, nous nous occupons d’un des piliers de la population que constituent les jeunes. Est-ce que les jeunes, d’ici 2050, vont pouvoir amener le changement que tout le monde attend ? Parce qu’ils seront très nombreux. En principe, c’est la jeunesse africaine qui va booster le monde, le faire bouger, dans les années 2050», a indiqué Maryse Quashie, spécialiste des sciences de l’éducation et membre du Rameau de Jessé.
Concernant le cas togolais, la parole a été donnée à un échantillon de jeunes togolais qui se sont exprimés sur leur avenir. L’enquête présentée au cours de la conférence et qui a porté sur la vision que les jeunes togolais ont sur leur avenir, révèle le pessimisme de ces derniers. En effet, 75% pensent que l’avenir n’a rien de radieux. Les jeunes estiment que l’horizon s’assombrit de jour en jour, contre 25% qui restent optimismes. « Il faut dire que les jeunes sont très négatifs sur la façon dont ils voient l’avenir. Lorsqu’on se sent sans avenir, on ne s’engage pas pour le réaliser. C’est l’un des graves problèmes du Togo. Les jeunes sont déçus et ne croient plus en leur avenir. Depuis une trentaine d’années, nous essayons au Rameau de Jessé de faire croire aux jeunes que l’avenir leur appartient. Nous voulons cette année que jusqu’en décembre, nous ayons un groupe de personnes convaincues qui peut changer la situation au Togo, donc en Afrique et donc dans le monde à partir d’elles-mêmes, autrement dit du citoyen jeune. Ce petit groupe ira vers les autres citoyens pour les faire bouger », a ajouté l’universitaire.
Cette conférence s’inscrit dans la marche que le Rameau de Jessé a initiée depuis le 19 décembre 2020 et qui a pour thème « L’ancrage d’une culture démocratique au Togo et en Afrique». Après la conférence de ce jour, il est prévu une autre, au mois de juin prochain et deux ateliers pour les mois d’avril et septembre. La finalité de ces activités est de permettre aux participants de maitriser les concepts de base de la culture démocratique, de déterminer les liens entre la vocation et l’action des différents acteurs de la vie sociopolitique, spécifiquement les jeunes, d’articuler correctement les différents aspects de l’engagement citoyen, de se mettre en position de transférer à d’autres citoyens les compétences acquises au cours des activités.
Jules le joyeux