On en parle souvent dans le monde du travail. Les maladies professionnelles, qu’est-ce que c’est ? La question a été posée à Dr Silvère Kevi, médecin du travail, en au cours d’une journée de sensibilisation des travailleurs des secteurs des mines, de la construction, de l’éducation, les travailleurs domestiques, autour de la ratification des conventions 102, 155, 167, 176 et 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT), organisée vendredi dernier par le réseau INSP!R (International network social protection rights) branche Togo.
« Une maladie professionnelle, c’est une maladie qui a été contractée au cours du travail. Mais cette maladie doit être inscrite sur le tableau des maladies professionnelles qui est un tableau général pour le pays », a-t-il répondu, nous informant qu’ « Au Togo, nous avons actuellement quarante-six (46) tableaux de maladies professionnelles. A l’intérieur d’un tableau, vous pouvez avoir un certain nombre de maladies (…) peut-être plus de quatre-vingts (80). Mais ce tableau actuellement est insuffisant pour un certain nombre de maladies qu’on retrouve chez certaines personnes ».
« Aujourd’hui par exemple, quand on parle du stress au travail, ça ne se trouve pas dans le tableau actuel. Quand on parle des problèmes de dos par rapport à certains aspects, ça n’y est pas alors que nous savons qu’il y a des activités que nous menons qui font qu’aujourd’hui, les gens ont des problèmes de dos. Ils doivent pouvoir les déclarer comme maladie professionnelle avec l’appui des spécialistes du domaine. Mais, comme ça n’y est pas, ce n’est pas indemnisable. On va le prendre comme maladie à caractère professionnel, certes », a déclaré Dr Silvère Kevi, et d’appeler à ce qu’on puisse « travailler pour que les tableaux que nous avons actuellement, on puisse les améliorer, comme pour les autres où les tableaux sont passés de quarante et quelque à plus de quatre-vingts ».
« On peut les améliorer, de manière à ce que les accidents, les maladies, les inconforts que nous avons au sein des entreprises, nous puissions avoir les moyens de faire la prévention, donc agir sur le lieu du travail, sur le personnel en les prenant en charge, mais aussi faire la réparation, et au cas où l’accident arrivait, que la Caisse puisse être capable de dire oui, nous reconnaissons cette maladie ou cet accident-là et nous vous accompagnons pour la/le prendre en charge de manière à ce que ça s’allège pour l’entreprise », relève le médecin du travail.
Dr Silvère Kevi aborde également le processus de reconnaissance d’une maladie comme maladie professionnelle : « Vous êtes par exemple des maçons et on constate que sur plusieurs périodes, beaucoup de personnes qui exercent le métier commencent par avoir des problèmes de dos (…) Maintenant on va regarder les éléments dangereux : est-ce que le port de charges lourdes, le fait d’utiliser un certain n’ombre d’outils qui fait que ces personnes qui sont dans un secteur d’activités, font un certain nombre de travaux, vont développer un certain nombre de maladies ? Ensuite on voit quels sont les délais au cours desquels la maladie survient (…) A partir de ce moment-là, on établit un tableau qui donne les métiers dans lesquels on retrouve ces types de risques ou de maladies, décrit un peu les différents symptômes (…) ».
A partir de ces constats, il est établi un document. « Ce document-là est produit d’abord par les spécialistes, la médecine du travail et est envoyé au niveau de l’Assemblée nationale pour qu’ un texte de loi sorte pour pouvoir réviser le tableau (…) Soit sur recommandation de la Caisse, soit l’Inspection du travail, soit le Service national de la médecine du travail, soit sur demande des partenaires sociaux, on peut demander à faire une révision des tableaux maladies professionnelles », nous apprend-il.