Le phénomène d’abattoir clandestin prend toujours de l’ampleur au Togo, malgré les efforts du gouvernement pour réglementer le secteur. Au cours d’une table ronde animée ce mercredi 15 février 2023 à Lomé par l’Association togolaise des consommateurs (ATC) et l’Organisation pour l’alimentation et le développement local (OADEL), des recommandations ont été formulées à l’endroit des autorités togolaises pour garantir aux consommateurs des viandes de qualité sur les marchés togolais.
« Plaidoyer pour une viande de qualité pour les consommateurs », c’est le thème retenu pour cette rencontre qui a réuni à l’auditorium de l’Institut national d’hygiène (INH) de Lomé, plusieurs acteurs du secteur. Il s’agit, pour les organisateurs, de tirer la sonnette d’alarme sur le phénomène des abattoirs clandestins au Togo, amener les consommateurs à prendre conscience du problème et faire le plaidoyer auprès des autorités pour une meilleure prise en charge de la filière viande au Togo.
« A OADEL, nous avons toujours fait la promotion de la consommation locale. Mais quand on parle de nos produits locaux, on a tendance à oublier que les viandes en font partie. Nous devons consommer la viande de chez nous, et cette viande doit être de qualité. Mais malheureusement, nous constatons qu’il y a très peu d’abattoirs sur le territoire national et il y a beaucoup de sites d’abattages clandestins. Non seulement ces abattoirs clandestins ne garantissent pas la qualité de la viande, mais aussi l’on constate que ces bouchers clandestins utilisent des pneus, des cartons pour fumer la viande, alors que toutes ces choses sont cancérigènes. C’est pour cela que nous voulons attirer l’attention de l’autorité pour qu’on puisse travailler à réglementer ce secteur ou à réprimer, s’il le faut, pour que ces abattoirs clandestins disparaissent et que la viande qui va se retrouver sur la table des consommateurs togolais soit de qualité », a indiqué Tata Yawo Ametoenyenou, le Président de cette association.
Au cours de cette table ronde riche en échanges, un film-documentaire a été diffusé pour permettre à l’assistance d’apprécier les conditions d’abattage des petits ruminants (surtout dans les abattoirs clandestins), avant leur acheminement vers les marchés.
Soutenues par Vétérinaire Sans Frontière (VSF-Suisse), l’ATC et l’OADEL, au terme de la rencontre, ont formulé à l’endroit des autorités togolaises, notamment l’Office national des abattoirs et frigorifiques (ONAF) et la Direction de la consommation locale, des recommandations devant garantir aux consommateurs des viandes de qualité sur le marché. Pour éviter le phénomène de prolifération des abattoirs clandestins, les deux associations demandent au gouvernement de multiplier la construction des abattoirs modernes dans les villes du pays.
« D’abord nous demandons au pouvoir public de multiplier la construction des abattoirs modernes, de prendre en compte les techniques d’abattage, l’inspection et la santé de ceux qui opèrent dans le secteur, surtout les bouchers. Ensuite nous avons formulé des recommandations aux consommateurs, parce qu’il faudrait qu’ils arrivent à choisir les viandes de bonne qualité en allant dans les marchés ou sur les sites autorisés pour s’en approvisionner. Nous avons remarqué des manquements par rapport au transport des carcasses. Ce n’est pas normal de transporter des carcasses sur des motos comme on a l’habitude de le voir en ville. Normalement, il faut des véhicules appropriés pour cela. Mais comme il n’y en a pas, il faut au moins que ces carcasses soient bien conditionnées dans des sacs hermétiques pour éviter tout contact avec les contaminants », a souligné Léon Agboka, responsable communication, santé et environnement à l’ATC.
La rencontre a été marquée par la remise de certificat d’hygiène aux manipulateurs de viandes. Ces derniers ont été formés et évalués par la Division Contrôle, Inspection sanitaire du ministère de la Santé.