Amener le Gouvernement togolais à signer et à ratifier le Protocole de l’Union Africaine pour la protection et la sécurité sociales. Tel est l’objectif que poursuit “Semons En Afrique” (SEA) depuis quelques mois. L’ONG vient de franchir une étape importante pour l’atteinte de ce but. Celle de la validation du document d’étude d’impact de ce Protocole.
C’était lors d’un atelier organisé samedi 23 décembre dernier à Lomé. Rencontre à laquelle ont pris part toutes les parties prenantes dont les syndicats, les membres de la société civile, le ministère de l’Accès universel aux soins, le ministère de l’Action sociale, les parlementaires, ainsi que les acteurs de l’économie informelle qui sont les maillons les plus importants dans ce processus.
Signé en 2022 par les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union Africaine, le Protocole de l’Union Africaine pour la protection sociale et la sécurité sociale est relatif à l’extension de la protection sociale et de la sécurité sociale au sein des pays membres de l’Union Africaine. Il oblige les Etats membres qui l’auront ratifié à s’engager à mettre en œuvre un certain nombre de dispositions qui concernent particulièrement l’extension de la couverture en matière de protection sociale et de sécurité sociale à tous les citoyens sans aucune exclusion.
Depuis son initiative, seuls deux pays ont pu signer ledit Protocole sans l’avoir ratifié. Il s’agit du Niger et de Sao Tomé-et-Principe. Le Togo, bien qu’étant bon élève dans la sous-région ouest africaine en matière de protection sociale et de sécurité sociale, n’a pas encore signé et ratifié ce Protocole.
L’étude d’impact réalisée par “Semons En Afrique” vient, selon les responsables de l’ONG, accompagner le Gouvernement en vue de la signature et de la ratification de ce protocole.
« Nous savons que notre Gouvernement fait face à beaucoup de demandes et doit répondre financièrement à plusieurs sollicitations. Déjà ils sont sur la lancée de l’assurance maladie universelle qui est un sujet assez important qui vient donc en droite ligne avec les recommandations du Protocole. Ensemble, nous avons jugé bon d’aider le Gouvernement pour pouvoir réaliser une étude qui doit nous permettre de voir en tant que citoyen l’impact de cette ratification pour notre Gouvernement. Parce que nous ne pouvons pas l’engager dans quelque chose qui va créer plus de problèmes que cela n’en résolve. C’est pour cela que nous souhaitons d’abord prendre la mesure des choses », a expliqué Mme Ghislaine Saïzonou-Broohm.
Durant l’atelier, M. Ekue Amegnignon (Consultant) et son équipe ont présenté l’étude d’impact aux parties prenantes, notamment l’impact économique lié à la ratification, ses avantages et ses inconvénients pour le Togo. « La ratification de ce Protocole a plusieurs atouts pour le Togo. D’abord, elle va conforter son engagement à respecter les dispositions des instruments internationaux auxquels le Togo fait partie. Cela va permettre de renforcer la couverture existante en matière de protection et de sécurité sociale. Parce que lorsque vous ratifiez ce genre de Protocole, vous prenez des engagements à mettre en œuvre de façon progressive un certain nombre de dispositions pour élargir la couverture en matière de protection à toutes les couches de la société. Cela va contribuer à l’amélioration de la couverture en termes de protection sociale, à la réduction de la pauvreté, à l’accès équitable à ses droits pour tous. Cela va également avoir un impact positif sur la qualité de la vie, mais aussi un effet positif sur les potentialités d’attraction pour les investisseurs privés », a souligné Ekue Amegnignon.
Les parties prenantes ont validé le document, suite à la présentation, tout en émettant quelques observations qui vont être prises en comptes. L’ONG “Semons En Afrique”, avec le document d’étude d’impact, compte mener dans les jours à venir des plaidoyers et des sensibilisations auprès du Gouvernement, des parlementaires, ainsi que tous les acteurs impliqués en vue de la signature et de la ratification de ce Protocole par le Togo.